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 Won't they leave my head? [No' ]

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Judith E. Van Der Laar
Judith E. Van Der Laar
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WIZARD
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Won't they leave my head? [No' ] Vide
MessageSujet: Won't they leave my head? [No' ]   Won't they leave my head? [No' ] EmptyMar 6 Avr - 2:16

Won't they leave my head? [No' ] 2a6r3pu Won't they leave my head? [No' ] Favrwh
(c) Misery Angel & sugarfall.
Un cauchemar sans fin.

Vivre. Un éternel combat. Un combat que l’on ne gagnait pas toujours, quoiqu’on fasse. Si la vie pouvait être belle, elle pouvait aussi être une vraie pute et reprendre tout ce qu’elle avait donné. Rien n’était définitivement acquis. C’était toujours l’histoire d’un pas en avant pour dix en arrière. Le temps se jouait de nous, il nous rendait dingues. Il m’avait rendue dingue. Il passait tantôt au ralenti, tantôt en accéléré, emportant dans son délire sans fin mon pauvre cœur malmené, qui peinait à garder une cadence convenable. Je me sentais mal, perpétuellement, l’estomac barbouillé d’un malaise sans fin. La chute était longue, éprouvante, et l’atterrissage était brutal. J’avais été brisée par la vie, et j’étais étonnée d’être encore debout. Je m’attendais encore à être emportée par la prochaine bourrasque, et pourtant je résistais, envers et contre tout. Ce n’était pas pour autant que j’avais un but dans la vie pourtant. J’avais tout perdu. J’avais joué, j’avais trop misé. Le hasard n’avait pas été avec moi cette fois là. L’avait-il seulement été? Le hasard…Une fable. Un truc inventé pour expliquer l’inexplicable. C’était d’autant plus fictif que ça ne marchait pas toujours bien. C’était…Aléatoire. Comme un jeu de roulette russe. Pour un coup, tu pouvais être mort. Pour un autre coup, tu pouvais encore être en vie. Il suffisait d’apposer le canon contre la tempe. De presser la gâchette. D’attendre. Si le caisson sautait, on avait perdu. Si par chance, on était encore entier, alors on gagnait. La vie c’était ça. Une partie de roulette russe. L’on n’était jamais certain des conséquences du prochain coup qui allait fuser. Peut-être que le sort allait-il être clément, et finir par me foutre la paix, ou peut-être que le prochain coup me serait fatal. Quoiqu’il en soit j’attendais, me laissant trimballer entre désillusions et autres perturbations. La vie était une pute. Et elle m’avait emmerdée bien profond.

D’un regard vide, un peu stone, joint au bout des lèvres, je regardais les cicatrices qui marquaient ma peau, vestige de cet acte d’inconscience qui avait été mien un an auparavant. Un acte fait sur un coup de tête, sous l’emprise de plusieurs émotions aussi violentes que contradictoires. Le pourquoi de la chose, était au demeurant un mystère. Un des aléas de la vie. J’étais entre deux états, entre deux mondes. La vie ne voulait plus de moi, la mort ne m’avait pas prise dans ses rangs. Je tirai une nouvelle latte sur mon joint, laissant ma vue se brouiller un peu plus. J’avais l’air d’une poupée de chiffon, à être aussi rachitique, aussi affalée, dans un coin de la pièce. La pièce qui me semblait être plus resserrée, moins spacieuse. J’avais la troublante impression que les murs s’étaient rapprochés. Mais l’impression était persistante, et ça me perturbait. Plus tard, c’était devenu une idée fixe. Il m’était impossible de m’en défaire. Une goutte de sueur perla sur mon front, une autre roula dans mon dos. La chair de poule parcourait mes avant bras dénudés. J’étais à moitié nue, sur le sol de cette maudite salle, vêtue d’un vieux t-shirt sale et d’une banale petite culotte. Je voyais à quel point ma déchéance pouvait avoir un impact sur mon corps, mon pauvre corps que je poussais à bout. Mes cuisses de toute évidence étaient trop maigres. Sur mes genoux, la peau dormait à même les eaux, les rendant cagneux à souhait. L’hécatombe se poursuivait sur un ventre trop plat, des épaules trop frêles. J’étais laide. Je me répugnais moi-même. Mais rien ne pouvait m’extraire de cette spirale destructrice. J’étais prise au cœur d’un cercle vicieux, d’un piège mortel. Je défis l’élastique qui retenait mes cheveux secs et cassants. J’étais amorphe, apathique, mes membres étaient gourds et j’étais en train de me traîner. Je m’étais sentie obligée de me déshabiller parce qu’il faisait trop chaud. Seigneur. Ce putain de feu était en train de me crever. J’allais suer sang et eau, j’allais me vider de ma substance.

Le pire c’est que je ne savais même pas comment j’ai pu arriver là. Je ne savais même pas ce qu’était cet endroit, et je n’étais pas sûre de retrouver mon chemin pour y retourner une prochaine fois. En admettant que j’aie envie d’y retourner un jour, l’endroit me paraissant glauque de chez glauque pour le coup. Le hasard, encore une fois. Puisqu’il faisait les choses, il les faisait de mal en pis. Je ne savais même pas ce qu’était cette pièce, n’ayant plus assez de conscience pour l’identifier clairement. Et même si je l’avais voulu, je ne l’aurais pas fait, pour la simple et bonne raison que je m’en foutais, purement et simplement. A dire vrai-je ne me souciais plus de rien. Le monde à mes yeux ne valait rien que vaille. Lui aussi n’était qu’une fable. Foutaises. Il n’était pas assez intéressant pour que je puisse m’y intéresser de nouveau. De toute manière, il m’avait déjà reniée. Il fallait voir comment les autres m’avaient tourné le dos. Ils m’ignoraient, purement et simplement, faisant comme si je n’avais jamais existé. Comme si au fond, tout ce qu’on avait pu dire ou faire avant n’existait plus. Ne subsistaient que des bribes, qui revenaient par intermittence, meurtrissant mon esprit déjà écorché vif. Elle était belle l’amitié. On était là pour eux. On se sortait les tripes par pur esprit de solidarité. Et voilà ce qu’on avait en retour. L’ingratitude, le silence et l’oubli.

J’aurais voulu à mon tour oublier. Oublier ce passé qui refaisait surface, oublier ce dont je ne voulais plus me rappeler. J’avais fait une overdose de ce que j’étais avant, et désormais, je faisais un bad trip à chaque fois que le passé avait malheur de ressurgir. Le passé, vicieux, qui serpentait en moi tel un reptile visqueux, menaçant de m’étriquer la gorge comme le ferait un boa constrictor. Le fait est qu’à présent j’étouffais, et que j’avais fini mon joint. J’enchaînais sur une clope, ressentant le besoin de me gaver de tout ça. Je n’avais pas de pilules à portée de main, il fallait bien que je compense. Mais fumer de l’herbe, ça donnait faim. La faim, une impression que je souhaitais pas ressentir. La faim qui se faisait malgré tout plus présente, plus inistante, qui faisait crier mon estomac qui n’avait rien reçu depuis un moment déjà. J’avais réussi à m’y habituer, mais ce n’était pas assez, mon corps déjà assez affaibli réclamait davantage, comme pour rassasier cette faim qui me tiraillait l’estomac. Mon ventre grondait, les voix dans ma tête étaient revenues.

Mange! Mange! Tu vas crever si tu manges pas! T’as besoin de sucre pour pouvoir te traîner encore. T’as besoin de manger pour survivre, pour avoir des forces. Regarde! Regarde comme cette religieuse paraît appétissante. Regarde cette tarte aux pommes. Et ces œufs en chocolat! Regarde le festin qui s’invite désormais devant tes yeux. Mange! C’est là pour toi, rien que pour toi, personne ne te le prendra! T’es foutue si tu manges pas. T’en as envie, ton estomac ne te lâchera pas avec ça. T’auras beau lutter de toutes tes forces, tu meurs d’envie de croquer dans cette pomme. Regarde comme elle est belle. Ronde. Rouge. Elle doit être sucrée pour être ainsi. Absolument délicieuse.Délicieuse…

Mais putain, vas crever avec ta pomme, merde! C’est comme ça que Blanche-Neige avait crevé, en bouffant une putain de pomme! Une pomme qui était restée coincée au fond de son putain de gosier, elle s’était étouffée avec. Ou elle était empoisonnée, c’était selon. Mais tu vas te faire foutre avec ta pomme. Comme avec tout le restant. Je n’allais pas me gaver de ces sucreries qui s’offraient à moi sur les plateaux d’argent. Je n’allais pas me laisser tenter par le goût fondant d’une des pommes d’amour alignées sur un autre plateau. J’ignorais les pâtisseries, mais mon estomac gronda de façon plus audible, j’aurais juré qu’il se répercutait dans toute la pièce. Je savais maintenant où j’étais. La salle sur demande. Cette putain de salle sur demande qui se concentrait davantage sur les grondements impatients de mon estomac, plutôt que de mon désir de ne pas manger. Les besoins de mon corps avaient primé sur les désirs de mon esprit. Ou non désirs, dans ce cas là. Quoiqu’il en soit, la nourriture semblait aller en se multipliant, me gagnant petit à petit. Putain de charme, putain de torture. Il y en avait partout, et les odeurs entêtantes n’étaient pas là pour arranger les choses. Je fermais les yeux, tentant de me soustraire à ces visions d’horreur, mais le fumet entêtant des délices apparus se faisait plus fort. Ma respiration se fit plus heurtée, plus rauque, alors que je rongeais mes ongles jusqu’au sang, comme si j’essayais de me convaincre que je pouvais me nourrir de cela.

Je gardais les paupières obstinément closes, luttant contre l’envie effrénée que j’avais de me ruer sur les victuailles ainsi offertes à moi, de me gaver jusqu’à ce que j’en éclate. Mais le dégoût irrationnel que j’éprouvais envers la nourriture semblait suffisante pour éclipser tout le reste, et c’Est-ce qu’au fond j’espérais. J’avais de plus l’impression de nager en plein cauchemar, qu’un jour ou l’autre j’allais me réveiller dans mon lit, bien au chaud, blottie entre les couvertures. Mais je ne me réveillais pas, c’était réel, trop réel. Un sanglot monta au fond de ma gorge, venant des tripes, quelque chose de viscéral. Mes membres tremblaient, la migraine me vrillait les tempes, impitoyable. Les voix me harcelaient, plus fort que jamais. Je n’en pouvais plus. C’était trop. J’avais l’impression que j’allais exploser. Et j’aurais voulu exploser. J’aurais voulu crever. Les larmes roulaient à présent sur mes joues, des larmes qui tenaient plus de la rage que du désespoir, alors que je me prenais la tête, au sens littéral du terme. J’aurais voulu être assez forte pour pouvoir me tordre le cou, mais tout ce que j’étais capable de faire, c’est d’hurler, à l‘unisson des voix qui me peuplaient l‘esprit. Le son grésillant comme une radio mal réglée.

« -Laissez moi tranquille! Pitié, foutez moi la paix! Je n’ai rien fait! Allez vous en! Non, Marvin, ce n’est pas drôle! Dégagez! Allez vous en, par pitiééé »

Ma voix s’était brisée sur la dernière syllabe, alors que j’avais posé la joue contre le sol, la carcasse secouée de sanglots. Je ne savais même pas qui était ce Marvin que j’avais invoqué, n’en ayant jamais connu dans ma vie. Je me faisais mal, je me détruisais inexorablement, je me poussais chaque fois vers la mort, la mort qui encore une fois ne voudra pas de moi, qui ne voudra jamais de moi, à l’instar du reste du monde. Où devais-je aller, je ne le savais guère, mais tout ce que je voulais, c’était partir loin d’ici. Seulement, je n’en avais pas la force, et le peu qui me restait était en train de s’évaporer, lentement mais sûrement. La force lapidaire de ma névrose avait pris le pas sur le restant, et encore une fois, j’étais en train de prier, de prier pour que je me vide de ma substance. Mon cœur se faisait lourd, je me faisais moribonde, mais au fond c’était ce que j’étais. Moribonde, fragile, et glacée. J’étais une épave, et cette fois, je n’étais pas le capitaine qui allait couler avec son navire. J’étais le navire. Et je traînais mon équipage dans les abysses sans fins de ma chute.
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