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 Rencontre à l'aube du jour { With Judith }

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Daisy S. Bloomsy
Daisy S. Bloomsy
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MessageSujet: Rencontre à l'aube du jour { With Judith }   Rencontre à l'aube du jour { With Judith } EmptyLun 12 Avr - 21:41




Daisy & Judith
Judith & Daisy


Rencontre à l'aube du jour { With Judith } V8d9ir_____Rencontre à l'aube du jour { With Judith } Rc4wh0_th


    L 'aube. Ce moment merveilleux où le soleil franchi la ligne d'horizon. Ce mélange de couleurs et de contrastes me subjuguait littéralement. Combien de temps étais-je restée ainsi? Je n'en avais aucune idée, comme si toute notion de temps était révolue. J'étais installée sur le ponton, mes pieds plongées dans l'eau glacé me rappelait à quel point j'étais vivante, mes yeux voguaient ici et là sans réellement se poser. Je m'étais laissé submergée par mes songes, elles m'embarquaient à des kilomètres de cette vallée, dans le pays qui m'avait vu naître : la Turquie. Je n'avais que six ans lorsque j'avais été contrainte de partir pour vivre chez mon père en Irlande mais mes souvenirs étaient intacte. Certaines sensations réveillaient en moi des souvenirs enfuis au plus profond de moi même.

    J'avais quitté le dortoir des verts et argents au beau milieu de la nuit. Je ne parvenais pas à trouver le sommeil et les ronronnement bestiaux de l'une de mes camarades de chambre étaient loin de me faciliter la tâche. J'avais quitté à contre cœur le confort et la chaleur que me procurait mes couvertures et mes coussins, j'avais rapidement enfilé mes boots, mon pantalon de pyjama, un gros pull et un bonnet noire. J'embraquai aussi mon paquet de cigarette et je me glissai dans les couloirs sombres sans faire de bruit, ne voulant pas être dérangé. Un instant de solitude, c'est ce dont j'avais besoin. L'obscurité était ma meilleure alliée, m'enveloppant et me dissimulant tout entière.

    Mais voilà que le soleil se levait, illuminant le ciel de ses lueurs oranges. Je contemplais se spectacle avec un fin sourire. J'en oubliais même ma cigarette qui était en train de se consumer entre mes doigts. Je profitais de ce calme, de ce silence paisible et de cette solitude qu'il était rare de trouver dans ce château. Pendant la journée du moins. Il n'y avait que dans l'interdit que l'on pouvait savourer ce genre de petit plaisir.

    Je n'avais peut-être pas beaucoup dormis, je me sentais parfaitement reposée. Une sensation étrange de bien être m'envahissait sans que je ne puisse l'expliquer. Je me couchai sur le dos, mes paupières venant voiler mon regard clair. J'étais bercée par le rythme régulier de ma respiration. J'avais l'impression d'avoir toucher à l'une ou l'autre drogue aux effets exaltant et agréable. Je me sentais légère, tout simplement. Je planais sans avoir toucher à aucune substance illicite, c'était une sensation merveilleuse qui me faisait doucement sourire. Mes bras se soulevaient dans les airs pour se balancer doucement, au même titre de mes pieds qui étaient plongé dans la froideur du lac et formaient de petites vague sur la surface lisse. Si je me laissais aller à de pareil futilités, aussi plaisante soit-elle, c'est bien parce que je me savais seule.

    C'est en tout cas ce que j'avais cru. Des bruits de pas se firent entendre au loin. Il aurait été difficile de passer à côté avec le silence qu'il faisait. Je n'avais pourtant pas bouger, laissant simplement mes bras retomber contre ma poitrine. J'espérais que la personne qui s'approchait n'allait pas troubler ma quiétude... Il serait fâcheux de me mettre de mauvaise humeur.




Dernière édition par Daisy S. Bloomsy le Mar 13 Avr - 14:57, édité 1 fois
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Judith E. Van Der Laar
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MessageSujet: Re: Rencontre à l'aube du jour { With Judith }   Rencontre à l'aube du jour { With Judith } EmptyMar 13 Avr - 1:21

Le temps fuyait, et une fois de plus j’étais insomniaque. Je voyais les heures passer, les aiguilles de cette foutue horloge me narguer, dans un concert de tic-tac lancinant. Je me tournais et me retournais dans mon lit, testant toutes les positions possibles et imaginables, sans que je ne sois capable de trouver le sommeil décemment. C’est fini, Morphée m’avait fuie, je n’étais plus dans ses bonnes grâces. J’étais couchée en chien de fusil parmi les draps blancs, draps qui couvraient l’horreur de mon corps meurtri, meurtri par le temps qui passait et qui nourrissait ma déchéance. Mon bras tombait mollement sur l’oreiller blanc lui aussi, non très loin de mon regard qui pouvait désormais distinguer de fines rigoles sombres dans l’obscurité d’où perçait un peu de lumière, lumière venant d’une lampe à huile qu’un idiot de mon dortoir avait oubliée d’éteindre. Je dégageai mon autre main, coincée sous l’oreiller, venant effleurer du bout de l’index les chairs ouvertes qui ne se sont jamais vraiment bien refermées suite au massacre perpétré par mes soins il n’y a pas si longtemps que ça. J’avais du mal à les regarder, mais j’allais devoir me faire à l’idée, elles faisaient partie intégrante de mon être, elles constituaient une part de mon identité, de mon histoire. Le cheminement logique d’une déchéance qui m’avait déjà plongée dans un état plus que précaire.

Il était loin le temps où je me foutais une race à la première occasion. Les fêtes, les orgies, ça me paraissait tellement loin et pourtant tellement proche. Je me revoyais en train de m’envoyer en l’air avec Harlan dans un coin, à moitié pétés, avec de l’ecsta dans le sang. J’avais définitivement perdu celle que j’étais avant, quelque part dans les méandres de ma mémoire. Pourtant, il allait arriver un jour où elle allait retrouver son chemin, et je voulais que ce jour tarde le plus possible. C’est donc en suivant ce cheminement dans mes pensées que j’avais pensé à Harlan. Il me manquait, notre façon d’être ensemble me manquait, et plus que je ne l’aurais imaginé. J’avais besoin de ses lèvres qui savaient trouver les miennes, ses mains qui marquaient ma chair de leur empreinte, son corps qui savait si bien épouser le mien. Mais même Harlan était parti, il s’était envolé avec mon ancienne vie. Tout avait volé en éclats, jusque son image qui devenait de plus en plus flou à mesure qu’elle disparaissait dans ma mémoire. J’aurais voulu ne rien perdre, revenir en arrière. Revenir là où mon cœur était resté, là où il n’était pas encore brisé en mille morceaux, là où il n’avait encore que quelques fêlures dues à un passé trop houleux.

J’ai toujours cru pouvoir me battre, jusqu’au bout. Après tout j’étais Judith, rien ne pouvait me freiner, hormis ma propre mort. N’ayant pas réussi à mourir de ma main, je doutais encore être mortelle. J’avais dû me réincarner plusieurs fois, ce n’est pas possible autrement. Si comme les chats j’avais eu 9 vies, il ne devait pas m’en rester beaucoup. Il ne restait plus rien de mon monde, peut-être quelques ruines, à travers lesquelles je rampais pour essayer d’apercevoir éventuellement quelques survivants. Mais les seules voix que j’entendais n’existaient que dans ma tête, et la seule façon de les faire taire était de me gaver de pilules, ces pilules qui me rendaient stone mais qui apaisaient ma tourmente mentale. Je refusais d’admettre que j’étais malade, d’ailleurs je ne voyais pas en quoi je pouvais l’être. J’étais encore dans une phase de déni, où la machine arrière était encore possible. Mais force est de constater que j’étais toujours dans un état aussi précaire, ma non-alimentation avait des conséquences graves sur ma morphologie, mais aussi sur mon métabolisme. Je ne voulais pas être aidée. Je ne méritais aucune aide. Tout ce que je voulais, pour m’échapper de ce merdier, c’était de me laisser crever, à petit feu. J’étais trop faible pour survivre de toute façon.

Le manque de sommeil me donnait une tête de déterrée. J’avais l’air plus moribonde qu’à l’ordinaire, des vastes cernes se creusaient sous mes yeux ternes, mon visage déjà amaigri prenait des allures de squelette. J’étais laide, je n’étais même pas étonnée qu’on ne me regarde même plus. Mais cela ne m’empêchait pas de me lever, maladroitement, mes jambes et mes bras usés avaient du mal à déplacer la couverture et à sortir du lit. Les contorsions ce n’était plus trop mon truc. Après tout, pouvait-on m’en blâmer de vouloir sortir la nuit, après tout, c’était ainsi que faisaient les monstres, je n’étais que dans mon élément. La nuit, qu’autrefois j’avais sacralisée, m’avait à présent sacrifiée. Je n’étais plus admise au royaume des rêves, moi-même de toute façon je n’en avais plus. J’avais enfilé mes pantoufles, une chemise ample et un jean dans lequel je flottais faute d’avoir des hanches dignes de ce nom. J’ouvris le tiroir de la table de nuit, pour en extirper briquet et clopes, et je sortis du dortoir aussi discrète qu’une ombre pour ne pas réveiller mes camarades de chambre encore endormis.

Le ciel commençait à s’éclaircir, je le voyais à cause de la lumière du jour qui filtrait à travers les fenêtres privées de rideaux. J’affichais de ce fait une nouvelle nuit blanche au compteur, j’allais devoir survivre toute la journée sans avoir dormi et sans manger de surcroît. La tâche pour le coup me paraissait insurmontable. Mais j’étais prête à sacrifier les cours, de toute façon au vu de mes résultats actuels cela n’allait pas vraiment m’être préjudiciable. J’irai me recoucher après, au pire, après avoir éventuellement mangé un morceau, tout de même, histoire de survivre malgré tout. Le manque de nutriments se faisait sentir jusque dans mes articulations, je peinais à me mouvoir, à tenir debout, cela m’étonnait que je tienne encore, j’étais plus forte que je le pensais. Je n’attendis pas d’être dehors pour m’allumer ma clope, je m’arrêtais sur le rebord de la fenêtre un instant, le temps de faire tourner la molette, qui émit le cric caractéristique. Une flamme jaillit, et enflamma la clope. Je tirai une longue bouffée, puis je contemplais le dehors, à travers les carreaux sales. Toujours en déambulant, pantoufles en forme de lapins roses aux pieds, je tirai sur la clope. Je finis par pousser la lourde porte qui grinça sur ses gonds, si bien que je craignais que le boucan allait réveiller tout le château.

Je fus bientôt dans l’aube naissante, l’air frais me caressant doucement le visage. C’était agréable, il n’y avait pas à dire. Je me souvenais de plein de choses, en même temps. Quand on traînait avec la bande dehors, toute la nuit, avec une despe à la main, et qu’on accueillait le jour venant à faire les cons dans les jets d’eau, dansant, faisant des roulés-boulés ou même la roue. J’avais envie de faire tout ça. Mais je n’étais même plus sûre d’avoir l’énergie ni même la technique pour le réaliser, mais un instant, j’avais eu envie de renouer avec mes vieilles sensations, mes vieilles habitudes, retrouver mes vieux jeux. Même si j’étais condamnée à ne jamais retrouver mes anciens amis. Les souvenirs s’envolèrent en même temps que la nouvelle bouffée de fumée âcre que j’exhalai, me replongeant dans le présent, presque avec violence. Je tremblai sous les assauts des diverses émotions qui me prenaient tout à coup, jusqu’à en vaciller.

Mes déambulations m’avaient emmenée près du lac, un endroit que j’abhorrais d’habitude. Je n’avais jamais su nager, c’était un fait, je ne m’en cachais pas. Le grand lac noir tout à coup, sous le ciel rose et orangé, me paraissait plus hostile, comme prêt à m’engloutir à la prochaine occasion. Mais cela ne m’empêchait pas de m’approcher près de la rive jalonnée de cailloux et de sable, et de ramasser une pierre au passage. Je m’avançai un peu sur le ponton, et de là où j’étais, je lançai la pierre, comme pour faire des ricochets. Le caillou décolla, puis effleura la surface de l’eau plusieurs fois avant de plonger définitivement. Des ricochets. Un passe-temps comme un autre quand on avait du temps à tuer et une surface d’eau conséquente à proximité. Par chance, il y en avait une, très conséquente même, mais le ponton tout à coup ne me paraissait plus aussi large, le lac semblait prêt à m’aspirer à la première occasion. De crainte, je me laissai tomber sur les planches, m’y agrippant comme pour ne pas sombrer, mes vieilles peurs reprenant le dessus. Que ce soit un jour nouveau n’y changerait rien, ce qui était là le resterait encore longtemps encore. Un clapotis attira mon attention, et déjà je m'étais vivement retournée. Je vis Daisy, une de mes anciennes amies, et soudainement je me reculai. Un peu trop puisque j'étais sur le bord, mais par chance je ne sombrai pas. Tout ce que je fis, c'est de laisser échapper un:

"-Daisy? Qu'est ce que tu fous là?"
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Daisy S. Bloomsy
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MessageSujet: Re: Rencontre à l'aube du jour { With Judith }   Rencontre à l'aube du jour { With Judith } EmptyMar 13 Avr - 13:05

    Sans porter d'attention vers le trouble fête, je sentis son mouvement de recule et de précipitation. Était-ce ma personne qui l'avait fait réagir aussi vivement!? Oooh je l'espérais sincèrement. J'avais peut-être encore une chance de savouré ce début de journée seule avec moi même. Je m'accrochais à cette idée fermement.

      Judith_« Daisy? Qu'est ce que tu fous là!? »


    Cette voix délicieusement détestable. Avais-je besoin de me questionné sur la personne qui avait laissé échappé ses délicates interrogations à mon égard!? Non. Absolument pas. Je savais qui elle était. A une époque pas si lointaine, j'avais même cru la connaître suffisamment pour la considérer comme une amie, que dis-je, ma meilleure amie. Nous étions proche, ou du moins aussi proche que nous pouvions l'être l'une de l'autre.

    Aujourd'hui était un tout autre jour. Elle n'était plus la même. Elle n'était plus qu'une ombre errant dans les couloirs sombres de ce château, un fantôme recherchant son identité, un cadavre n'osant même pas contempler son reflet de peur d'y voir la créature qu'elle était devenue, une épave qui s'est laissée submergé par le flot de ses pensées torturées. Qu'aurais-je pu y changer? Rien. De toute façon, je n'en avais aucune envie. Cette faible petite créature se détruisait et je n'allais certainement pas faire partie des ruines. J'observais les dégâts, installée sur le trône de mon univers où rien ne pouvait m'arriver et où tout n'était que perfection. Misérable créature. De la pitié, je n'avais que de la pitié pour elle. Notre amitié n'était plus qu'une carcasse vide que je trainais derrière moi, je l'ornais d'apparence et de faux semblant pour la sauvegarder encore un peu. Mais le lien était devenu faible, très faible, trop faible. Il menaçait de se briser à chaque instant.

    Je sentais sa présence mais me gardait bien de lui faire savoir que je l'avais entendue. Je profitais encore quelques instants de ce moment exquis qui, quelques secondes auparavant, me rendait heureuse. Égoïste vipère qui avait tout gâcher, elle avait remplis le vide agréable et silencieux de ma solitude par ses mots. Elle avait répandu son venin sur mon univers de calme et de tranquillité. Aaaah comme je pouvais la détester. A peine avais-je entendu le son de sa voix que des envies de meurtre m'envahissait. J'aspirais ne plus l'entendre, sa simple respiration m'exaspérait mais pas autant que ses mots. Lorsqu'elle se tut enfin, je ne fut malheureusement pas calmée, ses paroles résonnait dans ma tête et agaçait tout mon être.

    En plus sa question était d'une idiotie peu commune. Pourquoi les gens gaspillaient-ils leur salive avec des questionnements aussi peu intéressant!? Pour engager la conversation sans doute. Hm. Je ne voulais même pas de cette conversation. Mais je repensais à ce lien qui nous unissait et ne tenait qu'à un fil. Un fil invisible au regard humain qui était tendu et s'étirait entre nous, il était fortement abîmé à certains endroit mais il tenait bon. Je me demandais pourquoi je n'avais jamais prit une paire de ciseau pour le briser et me défaire de cette amitié peu commune qui n'existait que dans nos souvenir. Il devait forcément y avoir une raison.

    Après des minutes d'ignorance, je me redressais enfin et lui accordais un regard. Mes pieds glacés sortirent des eaux et regagnait le plancher du ponton. Je me tournais lentement pour lui faire face, rejetant ma chevelure aux reflets chocolatés vers l'arrière en prenant bien soin de ne pas faire tomber le bonnet -qui ressemblait plus à un berret de laine-. Mes iris aux couleurs de l'océan se glissèrent lentement sur la silhouette frêle qui se tenait non loin de moi. Ses pantoufles. Avant, je m'en serais très certainement amusée mais aujourd'hui elle ne m'inspirait que du mépris. Ses jambes squelettiques, comme le reste de son corps d'ailleurs. Son visage déformé par la souffrance, la fatigue et le manque de nourriture. Pourquoi s'infligeait-elle autant de mal? Je parcourais ses traits, à la recherche de vestiges de l'ancienne personne qu'elle était. Elle avait été belle, très belle, il m'était même arrivé de la jalousé. Mais aujourd'hui, elle était fade et insipide. Il était dommage d'en être arrivé à ce point.

    J'ignorais ce qui avais provoqué sa chute. Je suppose qu'elle n'avait pas suffisamment confiance en ma personne pour m'en parler. Pourquoi aurais-je du l'aider alors qu'elle n'osait même pas m'en parler. Ce n'était très certainement pas moi qui allait lui tirer les verres du nez, je laissais cela au parasite ronger par la curiosité. Lorsque je la voyait ainsi, je me félicitait de la voie que j'avais suivie et finalement, c'était peut-être pour cela que je sauvegardais ce fil, pour ce qu'il m'apportait. L'image qu'elle renvoyait gonflait mon égo et me flattait. C'était un sentiment étrange et malsain mais il me faisait étrangement du bien. J'en oubliais presque le fait qu'elle m'avait dérangé durant cet instant qui frôlait la perfection.

    Je me surprenais même à lui sourire avant de lui donner la réponse, peut-être pas celle qu'elle attendait, mais une réponse tout de même.

      Daisy_« Je tricotais, cela ne se voit pas !? Hm... A en juger par les magnifiques cernes qui soulignent tes yeux, je jurerais que comme moi, tu n'as pas fermer l'œil de la nuit. Sans t'offenser trésor, tu as une mine affreuse. Peut-être que nous devrions penser à jeter un sort sur nos lits pour ne plus être dérangée par nos camarades !!! »


    Je lui avais saisit le menton pour observer ses cernes et l'avais aussitôt relâcher, poursuivant mes paroles. Nous partagions toute deux la même chambre, je supposais donc que c'était en partie à cause des autres occupantes qu'elle n'avait pu trouvé le sommeil. Oooh mais je ne doutais pas qu'elle fut hanté par d'autres maux mais ceux là, je n'en avais plus rien à faire, c'était son monde qu'il bouleversaient, pas le mien.
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Judith E. Van Der Laar
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MessageSujet: Re: Rencontre à l'aube du jour { With Judith }   Rencontre à l'aube du jour { With Judith } EmptyJeu 15 Avr - 5:20

Fais du bien à un baudet et il répond par des coups de pied. Un dicton vieux comme Mathusalem mais qui représentait autant de vérités. Les gens étaient de plus ingrats et le pire c’est qu’ils ne s’en cachaient même plus. Des fois, on en venait à se demander où disparaissaient les vieilles valeurs, telles que la reconnaissance, l’humilité ou même l’amitié. Force est de constater que tout ceci n’était qu’une fable, une maigre consolation vis-à-vis d’une vie qui savait se montrer dure et impitoyable. Parfois, je me demandais où étaient les éléments de mon passé, ce qu’ils étaient devenus. Les gens restaient, ils refaisaient leur vie sans moi. Comme d’habitude, j’étais restée sur le côté, n’étant plus que l’actrice sordide et désuète d’une demi-vie, une vie qui m’avait semblée maudite. Ils s’en sortaient tous bien, à quelques exceptions près. Parfois, dans mes élans de mesquinerie, j’osais espérer qu’ils se rappelaient. Qu’ils se rappelaient, qui soient-ils, des liens qu’on avait eus, que ce soit amitié, ou même haine. Mais que par pitié, on me sorte de ce sarcophage d’indifférence dans lequel on m’avait enfermée bien malgré moi. Je ne méritais pas la compassion des gens, j’étais loin d’être parfaite, et puis j’étais responsable de mon propre état. Ce qui voulait dire que je devais assumer les conséquences de mes actes, quels qu’ils soient. Mais je ne méritais pas non plus l’indifférence la plus totale, cette solitude qui était restée ma seule amie. Une amie traîtresse cependant, qui me confrontait avec mes vieux démons, mes vieilles hantises, me faisant suer sang et eau, renforçant mes besoins en médicaments et autres substances illicites. J’avais peur de la solitude, j’avais peur des voix qui m’assaillaient dès que je perdais le peu de compagnie que je parvenais à avoir, je n’en pouvais plus du silence perpétuelle, de l’obscurité qui m’entourait en permanence. J’aurais voulu déployer mes ailes, et décoller, mais la peur, cette foutue peur, me les gardait collées au corps, me rendant infirme, incapable du moindre mouvement. J’étais gluée au sol, presque en train de m’enliser dedans, avec la très nette impression que j’allais tantôt m’asphyxier.

Et malgré tout, les démons du passé revenaient à la charge. Malgré qu’ils m’avaient oubliée, ou tout du moins, faisaient semblant que je n’existais pas, ils savaient de temps à autres se rappeler à mon bon souvenir. Ils étaient là pour me rappeler que je les avais perdus, que rien ne serait jamais plus comme avant. J’aurai beau m’escrimer à vouloir renouer contact, trop de choses auront changer, à commencer par moi. Mais il y avait d’autres choses qui venaient s’ajouter, comme les mots dits et qui avaient blessé, les cicatrices laissées par de malheureuses paroles mettant plus de temps à cicatriser que celle que je m’étais infligée en tentant de m’ôter la vie. La vie, qui paraissait être le bien le plus précieux, vivre en soi qui était un miracle, s’avérait être un cadeau empoisonné. Elle pouvait donner beaucoup, et en reprendre tout autant. Un sourire sur le visage de gens que j’avais connus, en particulier quand il m’était adressé, était plutôt rare. Cela me changeait de l’indifférence, voire du mépris. Je n’attendais rien de Daisy, connaissant sa propension au nombrilisme et à l’hypocrisie. Daisy de toute manière ne s’était jamais intéressée à autrui, qu’elle m’ait tourné le dos ne m’étonnait en rien. Je répondis par un sourire -forcé- au sien, alors que sa remarque m’atteignait en pleine face.

« Je tricotais, cela ne se voit pas !? Hm... A en juger par les magnifiques cernes qui soulignent tes yeux, je jurerais que comme moi, tu n'as pas fermer l'œil de la nuit. Sans t'offenser trésor, tu as une mine affreuse. Peut-être que nous devrions penser à jeter un sort sur nos lits pour ne plus être dérangée par nos camarades !!! »

Evidemment. Toujours miser sur les points sensibles, une recette qui ne changeait jamais. Du Daisy tout craché. Je me rendais compte à quel point elle pouvait être fausse, elle pouvait être dissimulée sous une tonne de faux-semblants, l’hypocrisie à l’état pur. Je me demandais comment elle et moi avions pu être proches autrefois, tellement il semblait à présent s’être creusé un fossé entre nous. Les différences étant certainement plus nombreuses et certainement plus pesantes que les convergences. Si autrefois nous avions été semblables, pour nous lier dans un pur élan de narcissisme, car c’était connu, ce qu’on appréciait chez l’autre n’était que le reflet de notre propre personne, aujourd’hui, il en était que nous n’avions absolument plus rien en commun, si ce n’est qu’un passé houleux. Le passé, encore et toujours, qui nous jouait des tours, qui n’avait que cesse de nous malmener. Le passé qui avait ouvert la vanne des souvenirs. Etre confrontée à une personne de mon ancien entourage avait été plus dangereux que je ne l’aurais pensé, même s’il s’agissait de Daisy. J’esquissai une moue boudeuse, mes doigts allant chercher une mèche de cheveux secs, ternes et cassants, pour jouer avec.

« - Il faudra remercier l’idiote qui n’a pas éteint sa foutue lampe. Tu sais que je suis pire qu’une chauve-souris dans certains cas, je ne peux pas fermer l’œil quand il y a de la lumière. Il faut que l’obscurité soit complète, tu sais bien. »

Si mon ton était ironique, je révélais toutefois quelques vérités. Etant à la base insomniaque, il fallait que le noir soit complet pour que je puisse dormir. Ne serait-ce que pour ne pas voir les ombres des meubles et des personnes, qui petite m’avaient toujours terrifiée. Trop de souvenirs qui me hantaient, trop de souvenirs qui me faisaient craindre le noir. Une névrose de plus, une parmi d’autres. J’avais peur de tout, j’avais peur de l’eau, j’avais peur du noir, j’avais peur de moi-même, j’avais même peur de vivre. J’avais peur de m’envoler, peur de m’écraser aussi. J’avais peur de tout, même de ma propre ombre. Je ne pouvais plus entendre un bruit de pas feutré sans avoir le cœur qui battait à tout rompre. Je ne pouvais plus entendre un grincement de porte sans repenser à elle, qui furetait dans ma chambre avant d’en sortir bredouille. J’avais trop été enfermée dans un placard, de mon propre chef, pour me protéger du monde extérieur, afin que je puisse y retourner à nouveau. Je ne pouvais plus voir d’ombres se mouvoir sans repenser à tout ça. Autrefois, Harlan avait réussi à éradiquer ma peur, à l’annihiler, même. Il avait été pour moi comme un baume, comme une délivrance, comme un espoir de rédemption. Mais cet espoir a été ruiné en même temps que tous les autres, tant et si bien que je me trouvais encore au Purgatoire, pour une durée indéterminée. Le monde devait être l’enfer pour être ainsi. J’allumai une nouvelle fois ma clope, la deuxième de la journée, avant de répondre d’une voix mielleuse, pour lui retourner en quelques sortes le compliment.

« -Et toi tu n’as jamais été aussi resplendissante. On comprend mieux pourquoi maintenant pourquoi tu ne t’intéresse qu’à ta personne, le monde paraît bien fade à côté. »

D’un côté, je ne pensais pas vraiment la froisser en lui disant ça. Après tout, c’était un fait notoire, Daisy passait son temps à se contempler, bien trop satisfaite d’elle-même pour daigner regarder le monde alentour. Le monde n’était pas assez bien pour être son miroir. Il suffisait qu’elle lève les yeux sur ses semblables pour se sentir mieux que tous. La médiocrité du monde avait don de la conforter dans son orgueil regrettable, et le pire c’est que personne ne cherchait à la contredire sur ce point, elle était telle une reine sur son piédestal, y étant restée accrochée contre vents et marées, sans que personne n’ait été là pour venir la déloger.

« -Pourquoi donc le lac, ô ma reine? Votre miroir ne vous satisfait-il plus? Ou avez-vous votre confiance ébranlée au point de vous conforter dans votre orgueil en contemplant la médiocrité humaine? »

Un sourire vint ponctuer mes dires, alors que je tirai une bouffée sur ma cigarette. C’était regrettable que notre ancienne amitié n’en soit arrivée là, à se tirer dans les pattes à l’occasion. Je ne faisais que de jouer son jeu, pour une fois. Est-ce que cela m’affectait? Oui et non, dans une certaine mesure. Nous n’avions plus rien à nous dire, juste des apparences à sauver. Alors vous pensez bien qu’en vis-à-vis, on n’allait pas se gêner pour s’offrir un duel à couteaux tirés. Autant mettre à plat ce qu’il y avait à mettre à plat tout de suite, il devenait inutile de s’encombrer avec les doutes et les non-dits, qui s’avéraient parfois plus pesantes que les vérités pas toujours bonnes à dire.
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Daisy S. Bloomsy
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MessageSujet: Re: Rencontre à l'aube du jour { With Judith }   Rencontre à l'aube du jour { With Judith } EmptyJeu 22 Avr - 17:48


      Judith_« Il faudra remercier l’idiote qui n’a pas éteint sa foutue lampe. Tu sais que je suis pire qu’une chauve-souris dans certains cas, je ne peux pas fermer l’œil quand il y a de la lumière. Il faut que l’obscurité soit complète, tu sais bien. »


    Aaaah Daisy. Égoïste petite Daisy. Narcissique petite Daisy. Combien de fois n'avais-je pas entendu ce genre de reproche !? Je ne les comptais plus. Je ne m'en formalisais guère, puisqu'il y avait une part de vérité dans ce que les autres pensais. J'étais bel et bien quelqu'un d'égoïste et de narcissique. Mais comment pouvait-il en être autrement ? J'étais l'incarnation de la perfection, un être sans le moindre défaut, je me suffisais à moi même, je n'avais besoin de personne puisque ma seule personne comblait les moindre vide, je ne parvenais pas à porter mon attention sur les autres tant j'étais passionnante. Mais qui aurait pu le comprendre ? Certainement pas ses déchets de la nature qui m'entourait. Je ne devrais pas leur en vouloir, après tout, ils ne peuvent pas comprendre ce que c'est d'être comme moi. Si eux aussi était comme moi, parfait je veux dire, il réagirait de la même façon. Là où il se trompait, c'était sur ma petitesse. Rien n'en moi n'était petit, même pas la présence de défauts puisqu'ils étaient inexistant. Certain vous dirons que ce n'est pas la modestie qui m'étouffe mais je ne vois pas de quoi il parle. Je suis quelqu'un d'on ne peut plus modeste mais je sais toutefois reconnaître la vérité et les faits. Je suis parfaite.

      Judith_« Et toi tu n’as jamais été aussi resplendissante. On comprend mieux pourquoi maintenant pourquoi tu ne t’intéresse qu’à ta personne, le monde paraît bien fade à côté. »


    Quant à cette petite chose qui se trouvait à présent en face de moi. Insignifiante. Ses paroles n'étaient en rien blessante mais elle m'agaçait. Sans doute était ce l'ironie avec laquelle elle les prononçait. Cette toute petite chose voulait jouer aux empoisonneuses et elle espérait que son venin m'atteigne !? Elle s'engageait là sur une voie dangereuse. Moi? Je ne m'étais même pas rendue compte que mes propos pourraient la blesser, je prenais donc cette réponse comme un affront et évidement, je ne l'acceptais pas. Comment osait-elle ? S'il y a une chose qu'il faut savoir avec moi c'est que mes colères sont aussi noire que mon égo n'est imposant. Mes répliques tranchantes comme les griffes d'une bête sauvage. Je la blesserais au plus profond de son être, en imaginant qu'elle puisse être encore plus touchée qu'elle ne l'était déjà. Certains vous dirons que je ne devrais pas me soucier des propos de ce cadavre sur pattes mais je n'étais pas d'accord avec eux. PERSONNE ne me défiait. Personne, même pas la plus insignifiante des créatures rampantes de cette terre.

    Je me contentais de lui sourire. Un sourire qui n'avait plus rien d'inoffensif, de doux et de tendre. Je savais qu'il y avait quelques choses de malsains et de profondément mauvais ancrer à la commissure de mes lèvres. J'avais sentis mon regard s'embraser et se glacer en même temps. Des flammes d'un argent froid dans mon regard d'azur. Haute et fière, je la toisais, elle qui n'était rien. Rien du tout.

      Judith_« Pourquoi donc le lac, ô ma reine? Votre miroir ne vous satisfait-il plus? Ou avez-vous votre confiance ébranlée au point de vous conforter dans votre orgueil en contemplant la médiocrité humaine? »


    Pourquoi le lac? Hm. Inévitablement, mon regard se détournait d'elle pour se porter sur l'étendue d'eau qui semblait s'être endormie. Le lac. Il me ressemblait un peu. Il s'imposait majestueusement sur son domaine, il semblait être d'un calme imperturbable, comme si rien ni personne ne pouvait l'atteindre. Mais en un rien de temps, il pouvait s'animer, vibrer, s'emballer sans crier gare. Je le contemplait longuement sans rien lui dire à elle. Mais il fallut bien que je sortes de mes songes, je reportais alors toute mon attention sur Judith. Pas un sourire. Mais d'une certaine manière, c'était moins à craindre. Mes sourires cachaient bien des choses et des intentions, on les devinait mais on ne savait pas ce qu'il signifiait. J'étais comme cela.

    La suite se passa rapidement, sans doute trop rapidement pour qu'elle ne puisse réagir ou tout simplement partir en courant. Mes doigts avaient refermé leur étreinte sur son poignet, je l'avais attiré vers moi et par la même occasion vers le lac puisque je m'en étais approchée. Elle était prise au piège dans l'étreinte de mes bras, son dos contre moi poitrine, elle était face au lac, face à son misérable reflet et surtout, face à sa peur. Mes bras enlaçaient son corps alors que mon menton venait se reposer contre son épaule.

      Daisy_« Chut, il serait dommage de te voir tomber, un accident est si vite arrivé !!! Image que tu sois emporter par les eaux sombres, que tu ne puisses plus en sortie, complètement engloutie par la pénombre. Hm. Regardes toi. Regardes moi. C'est seulement maintenant que je contemple la médiocrité humaine... TA médiocrité ma pauvre chérie. »


    Mes mots avaient une certaine violence. Je la repoussais brutalement contre le sol, là, au bord du ponton, elle se trouvait à quelques centimètres du sol. Je ne lui portais pas un seul regard et replongeait dans la contemplation du parc. Je m'étais encore laissé emporté, comme toujours, mais le calme revenait aussi vite.
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