Nous étions en été, on pouvait le sentir grâce aux fleurs épanouies, et on pouvait même l’entendre grâce aux oiseaux qui gazouillaient en traversant le ciel bleu où nuls nuages ne se présentaient. L’herbe était verte et laissée sa trace sur les vêtements, le soleil était haut dans le ciel et brulait la peau. Mais je n’en avais cure, j’étais allongé sur le sol, les bras sous la tête, admirant les volatiles qui virevoltaient dans les cieux. You don’t know what you’re really saying. Soudain, un papillon passa tout prés de mon nez. Emerveillé par sa blancheur immaculée, je me levais précipitamment pour le suivre. Je courrais à sa suite, tombant plusieurs fois, m’éraflant les genoux. Et je riais, je riais encore et toujours. Et mon rire faisait écho à la joie qui abimait mon cœur. Je me sentais profondément libre, si libre que j’avais l’impression folle que je m’envolais moi aussi à l’instar de l’insecte qui maintenant m’échappait grâce à ses ailes. Lorsqu’il fut trop loin pour moi, trop haut, je me laissais tomber dans l’herbe. Mon rire avait disparu, laissant un sentiment d’insatisfaction grandissant. Stop before someone ends up getting hurt. Je fermais alors les yeux, et j’imaginais. Je rêvais plutôt. Je rêvais que j’avais des ailes dans le dos, et que je pouvais suivre le papillon dans les cieux, que je m’amusais avec lui. Je volais. J’étais léger. Et surtout libre. Débarrassé de mes chaines de petit garçon terrien. Je pouvais voler. Un sourire naquit sur mon visage. Je me sentais si serein que je finissais par m’endormir. Et je rêvais encore de ce ciel sans nuage où je virevoltais allégrement. Les papillons volaient autour de moi. J’étais si bien, accompagné de temps de beauté et de pureté. J’étais si bien dans cette perfection que pour rien au monde je n’aurais voulu me réveiller.

« Phoenix … Mon Trésor. Réveille-toi. » Une douce voix me tira de mes songes. Une douce voix légèrement rauque. Je la reconnaîtrais entre mille, c’était celle de ma mère. Mes yeux papillonnèrent légèrement. Le soleil se couchait lentement. Je devais être ici depuis quelques heures déjà. Je levais mes yeux pour me plonger dans les orbes bleus de ma mère, les mêmes que les miens. Elle me souriait gentiment mais son expression était toujours sévère. Je savais que je n’aurais pas du m’endormir dans le parc. Je savais aussi que j’aurais du rentrer à la maison il y a bien longtemps. Un long frisson de peur contrôlée me traversa. Je détestais les remontrances, je trouvais que les visages rouges et déformés par la colère étaient hideux. Je haïssais la laideur. I remember I was just another monster without life. Je soutenais tant bien que mal le regard bleuté de la belle femme. J’attendais avec anxiété le moment où sa voix se ferait entendre, devenue plus rauque par la colère. « Mère, je … » Elle fronça ses sourcils, enfin consciente de la peur qui se propageait dans mon petit corps et qui était à l’origine de ma voix tremblante. D’abord accroupie près de moi, elle se releva, me dévisageant. Je détestais ce regard-là, ce regard froid. Car je n’étais pas si horrible. Je n’étais pas méchant. Je n’étais pas insolent. Je voulais toucher la perfection. Et ses yeux pourtant me renvoyaient à la figure tous les défauts qui faisaient ma personne. Je détestais mes défauts encore plus que ce regard. « Lève-toi. » One Day you will have to go. Je me levais difficilement, les membres encore engourdis par la sieste que j’avais faite juste avant. Elle s’approcha de moi. Je me crispais. Mais elle ne me fit aucun mal, elle tapota juste mes vêtements pour me rendre plus présentable. Je me sentais stupide d’avoir eu peur d’elle. Je n’avais pas le droit d’avoir peur de ma mère. « Mère, je … » Elle m’empêcha de continuer, mettant un doigt sur les lèvres pour m’intimer le silence. « Je sais. » Elle me prit la main, son visage se détendit, son regard se fit moins froid. Je ne tremblais plus. J’avais six ans, et j’avais déjà peur d’être laid. J’avais six ans, et je rêvais déjà de beauté et de pureté. J’avais six ans, et mon objectif serait à jamais la perfection. You’ll have learn to live alone.

chapitre.deux•can i really lose control ?
Une réception était donnée dans le manoir des Fergesson. Dans notre manoir. Et comme chaque fois que ce genre d’événement avait lieu, j’étais dans l’obligation de me présenter. Du haut de mes dix ans, je ne comprenais pas encore toutes les subtilités de l’hypocrisie, ni de la vanité. Et mes parents étaient de fins manipulateurs, tout à fait hypocrites et vaniteux, mais c’est ce qui faisaient leur renommé et leur pouvoir. C’était donc dans l’optique de faire de moi un être semblable à eux qu’ils m’imposaient ce genre de petite soirée. Je devais sourire. Je ne m’en plaignais cependant très peu, aimant les regards qu’on posait sur moi. Les amies de ma mère gazouillaient qu’elles auraient bien aimé avoir un fils comme moi. Et je me plaisais à entendre pareil compliment. En fait, j’avais besoin de peu : beaucoup d’affection et de perfection, rien d’autre. Le seul souci était que mes parents se sentaient obligés d’invités les enfants de leurs amis. Et certains d’entre eux m’irritaient grandement. Just once in my life. Surtout un petit blond qui faisait quelques centimètres de moins que moi mais qui se permettait de me regarder de haut. Autant dire que j’appréciais moyennement ce genre de chose … D’ailleurs, depuis son entrée dans le salon, nous n’arrêtions pas de nous lancer des regards noirs, témoignages de notre « amitié ». Et puis le mal grandit dans mes entrailles, son regard je ne pouvais plus le supporter. Il se faisait de plus en plus condescendant, et cette condescendance était insupportable. Fulminant depuis quelques temps déjà, j’avais de plus en plus de mal à me contrôler. Garder le contrôle de soi. Voilà l’un des piliers de la dynastie Fergesson. Et j’allais l’enfreindre ce soir. C’était une mauvaise idée, assurément, mais ma volonté s’émiettait. Je m’approchais maintenant à grand pas vers lui, bouillonnant de rage, une rage longtemps contenue. J’allais exploser, c’était certain.

I think it’d be nice. Une fois arrivé face à lui, je tremblais de la tête au pied, ma respiration était bruyante. Dans un vain dernier effort, je serrais le poing pour m’exhorter au calme. Mais rien à faire, surtout lorsqu’il se sentit obligé d’ouvrir la bouche. « Tu n’oserais pas, Ezequiel, n’est ce pas ? Ce ne serait pas digne de toi … » Mon poing partit, effaçant son sourire moqueur et satisfait. Il avait la lèvre fendue. Bien fait pour lui. Au plus profond de moi, j’étais persuadé qu’il le méritait. Il m’avait défié, en voilà le prix. De plus il m’avait appelé Ezequiel. Quoi de mieux pour intensifier ma rage. Il me connaissait mieux que je ne le croyais. Il n’aurait pas été aussi détestable, il aurait probablement été un bon ami. Ezequiel. Je n’en revenais toujours pas. Seule ma grand-mère utilisait mon deuxième prénom pour me nommer. A ce qu’il parait c’était celui de mon grand-père, que je n’avais jamais connu d’ailleurs. Et je détestais ça. Je n’étais pas Ezequiel, j’étais Phoenix. Phénix. Oui, comme l’oiseau ! Eternel ! Je n’avais rien d’Ezequiel. Rien. Just to lose control, just once. Et maintenant. Maintenant je me sentais vide. Plus rien. La colère était passée. Mais je tremblais encore, car je venais de prendre conscience des conséquences de mon acte. Je n’aurais jamais du dérapé à ce point. Une main s’abattit sur ma joue. Tous les invités avaient détourné les yeux. Cette main appartenait à mon père, la voix aussi. « Excuse-toi. » Toujours tremblant, j’aidais à se relever le garçon que j’avais frappé. La tête baissée, rouge de honte. « Pardonne-moi. Je n’aurais pas du. » J’entendis un reniflement satisfait qui venait probablement de ma mère. Non, je n’aurais pas du. Et ce genre de chose n’arriverait plus. Je serais plus … subtile. C’est ce que l’on attendait de moi. Haïr, oui bien sûr, mais subtilement. Nuire, bien entendu, mais subtilement.

chapitre.trois•freelove
Mon dix-huitième été, je le passais dans notre manoir. Eté veut dire vacances, retour dans la famille. J’aimais beaucoup Poudlard, je considérais ce château comme ma deuxième maison, mais le retour aux sources n’est pas désagréable, au contraire. De plus, depuis un an déjà, ma sœur avait quitté l’école de magie, et j’étais heureux de pouvoir la retrouver. S’il y avait bien une chose importante à mes yeux, c’était elle, tout comme j’étais la chose la plus importante pour elle. La preuve, nous nous envoyions chaque semaine une lettre, c’était un besoin vitale. Heureusement qu’il y avait des vacances pour se voir. Je profitais pleinement de mes vacances, et je gardais mes bonnes habitudes de Poudlard en même temps : mon lit était rarement vide. D’ailleurs cette nuit n’avait pas fait exception à cette « règle » : une magnifique blonde sommeillait encore dans mes draps. Je la regardais tendrement, redessinant avec mes doigts la courbe de son dos. Elle était incroyablement belle. Comme toutes les autres d’ailleurs, mais cela ne semblait pas les déranger de savoir qu’elles n’étaient pas les seules à m’avoir eu au moins une nuit. J’étais un gentleman, et je ne faisais pas espérer bêtement mes conquêtes : elles – ou ils d’ailleurs – savaient qu’il n’y aurait rien d’autre qu’une nuit, ou plusieurs, mais rien d’officiel. And I’m only here to bring you free love. La belle blonde ouvrit doucement ses yeux couleur océan. Elle était réellement magnifique. Elle leva vers moi son regard encore embrumé, puis sourit doucement, comme heureuse de ne pas être seule dans le lit en se réveillant. Voilà bien une chose que je ne faisais jamais : quitter le lit alors que la demoiselle dormait encore. J’étais respectueux et poli. Je n’étais pas comme tous ces goujats. On m’avait inculqué quelques notions de bienséance tout de même. « Bien dormi ? » Son nez se retroussa, et elle plongea son visage dans son coussin. Je crus même l’entendre ronronner. « Comme un bébé. » Je me saisis alors d’une de ses mèches blondes et l’enroulais autour de mon doigt. Elle avait des cheveux si doux. Je me penchais vers elle pour atteindre sa joue et lui déposer de légers baisers. Sa peau était incroyablement douce. Je me perdais complètement dans sa perfection. Elle riait et son rire était clair. J’aurais pu l’aimer, c’est vrai, mais ce n’est pas ce que je recherchais chez les autres. Je cherchais leur beauté, rien d’autre. Let’s make it clear that this is free love.

Quelques minutes plus tard, alors que nous étions toujours au lit, la porte s’entrebâilla, laissant passer une tête brune. Ma sœur. Je souriais alors de toutes mes dents, me levant alors d’un bond pour aller la saluer. Je lui déposai un baiser sonore sur la joue. Avec elle, j’avais l’air d’être un petit garçon de quelques années à peine. Mais je n’en avais cure, après tout elle avait quelques années de plus que moi et elle resterait toujours ma grande sœur. Et puis, n’avais-je pas l’air mignon comme ça ? « Tu ne devrais pas abandonner ta dulcinée comme ça, Honey. » me taquina-t-elle. Je lui envoyais alors un sourire de connivence. Nous avions tous les deux cette habitude : n’être jamais seul dans son lit. « Je sais, darling. » Je me retournais alors vers la belle créature qui nous regardait, éberluée. La pauvre, elle ne devait pas être habituée à voir apparaître ainsi la sœur de son coup d’une nuit. Surtout que nous n’avions pas l’air d’être frère et sœur mais bien plus. Ces petits noms affectueux que l’on se donnait, lui les donnions aussi à nos conquêtes, ce qui pouvait parfois embrouiller les esprits. Après un dernier regard vers Aliénor – ma sœur – je retournais auprès de la jeune fille. Mon aînée disparut alors, nous laissant un peu d’intimité. « Qui était-ce ? » Je ris doucement à l’entente de cette question : elles – ou ils – l’avaient toutes posée. Et je répondais invariablement : « juste ma sœur, Aliénor. » No hidden catch, no strings attached.

chapitre.quatre•help, I need somebody
Nous étions dans la Grande Salle en train de prendre notre petit déjeuner. Le courrier ne devait pas tarder à arriver et j’observais anxieusement les grandes fenêtres qui laisseraient passer dans quelques instants les volatiles. Je mangeais lentement, plus absorbé par mon observation que par mon assiette. Cependant pour n’inquiéter personne ou plutôt pour sauver les apparences, je prenais de temps en temps part aux conversations autour de moi, mais plus distraitement que d’habitude. Pourtant, personne ne sembla se rendre compte de mon attitude inhabituelle. Mais je ne m’en formalisais pas, sachant très bien que dans le troupeau dont je faisais partie, j’avais très peu de vrais amis qui étaient susceptibles de voir un changement chez moi. When I was younger, so much younger than today. Je fus sortie de mes pensées lorsqu’une main se posa sur mon bras. Je détournais mes yeux des fenêtres pour les poser sur la personne qui me secouait légèrement. « Phoenix ? Ca va ? » Je ne fis rien pour dégager mon bras de sa poigne, appréciant ce contacte. J’avais besoin en cet instant de me sentir entouré, et le fait qu’il s’inquiète pour moi me faisait du bien. Je lui souriais pour qu’il ne s’inquiète pas trop, mais je vis parfaitement qu’il restait tout de même anxieux. « Ne t’inquiète pas, ça va. » Il me sourit alors, mais laissa sa main sur mon bras, comme s’il avait compris que j’appréciais cette marque d’affection. Je retournais alors à la contemplation des fenêtres attendant toujours ce moment avec fatalité.

Soudain, les hiboux firent leur entrée dans la salle apportant lettres et colis aux différents élèves. L’un d’eux se posa juste en face de moi : il était grand, aux plumes noires. Aucun doute, c’était le hibou de ma grand-mère ce qui me fit d’ailleurs grimacer. « Mauvaise nouvelle ? » Je secouais la tête de gauche à droite en signe de négation, mais j’étais sûr pourtant que oui, cette lettre ne contenait que des mauvaises nouvelles. La main sur mon bras se pressa un plus contre moi. Je me retournais alors vers mon ami et lui souris en guise de remerciement. Je détachais sans précipitation la lettre accrochée à la patte de l’animal. A vrai dire, je n’avais aucune envie de la lire, mais cela aurait paru louche. I never needed anybody’s help in any way. Et puis, je ne pouvais faire cet affront à mon aïeule. Une fois la précieuse missive détachée, je l’ouvris avec application et réticence. Une fois la lettre ouverte, je la lus le plus vite possible. Je n’avais aucune envie d’allonger mon calvaire. Je reposais, après avoir fini, la lettre lentement. Sans me demander la permission, mon ami prit la lettre et la lut à son tour. « Tu ne devrais même pas lire ses lettres. » Je soupirais, conscient qu’il avait sûrement raison. Mais j’avais été éduqué ainsi : le respect. Même si cette vieille chouette ne me respectait pas du tout et qu’elle trouvait toujours le moyen de me reprocher quelque chose. « Tu devrais les brûler … » Je l’arrêtais tout de suite en lui lançant un regard noir. « Ok, ne les brûle pas … Mais tu devrais au moins lui répondre avec le sarcasme dont tu sais faire preuve avec les gens qui t’em… » Nouveau regard noir. Voulait-il ma mort ? « D’accord, j’arrête. Enfin, je n’en pense pas moins. » Et je pensais comme lui. Mais je ne pouvais me retourner contre ma grand-mère. La reine de la manipulation, c’était elle et même si j’étais assez fort dans ce domaine, il me fallait encore un peu d’expérience pour l’égaler. « Et si on changeait de sujet ! » Je lui envoyai alors un regard plein de gratitude. « Avec plaisir. » But now these days are gone, I'm not so self assured.

« Tu te rappelles la première fois qu’on s’est rencontré ? » Un sourire naquit sur mes lèvres. Si je m’en souvenais ? Parfaitement. J’avais tout de suite su qu’il ne serait pas une de mes conquêtes. « Et après … » Je l’entendis rire alors, et je ris avec lui. Nous n’avions que des bons souvenirs, ou presque. En fait, les mauvais étaient immergés par les bons, si bien que je ne m’en rappelais pas. « Tu étais dans la lune, tu pensais à la vieille bique. » Regard noir. Il n’avait pas le droit de l’appeler comme ça. « Ok, pas la vieille bique, ta grand-mère. N’empêche que c’est une vieille bique ! » J’hochais de la tête, tout à fait d’accord avec lui. Nous étions entre nous, nous laissions les apparences bien loin, et nous étions nous même. Moins subtils, mais beaucoup plus libres. « N’empêche, je suis déçu. » Je soulevai un sourcil, perplexe. Mais qu’est ce qu’il disait ? « Ba oui, mon chéri. Je n’ai jamais visité ton lit, moi. » Ah oui ! Un de mes principes : mes vrais amis ne se retrouvaient jamais dans mon lit. Oh j’avais bien quelques amis qui avaient été ou étaient mes conquêtes mais ce n’était que des amis. « C’est vrai que tu as raté quelque chose, Honey. » Nous éclations de rire tous les deux. Nous savions tous les deux qu’il aimait me taquiner, comme moi j’aimais aussi le faire d’ailleurs. Non, nous n’étions pas des gentils garçons. Now I find I've changed my mind and opened up the doors.


chapitre cinq•it's bugging me
J’étais à la bibliothèque. Comme tout le monde le sait – ou en tout cas mes amis – il était recommandé de ne pas me déranger lorsque j’étudiais. Plongé dans mes parchemins, la première agitation m’irritait grandement. C’était assez impressionnant. J’étais par nature souriant et patient, sauf en ces moments-là. Je révélais alors ma vraie nature, mon hypocrisie n’existait plus, et je devenais profondément blessant. D’habitude, je l’étais intérieurement, portant un jugement hâtif sur toutes choses, sur tout le monde, mais quand je n’appréciais pas, j’ignorais, tout simplement, ou je le faisais savoir subtilement. Mais lorsque ma tête était immergée par les mots de mes leçons, je prêtais plus attention à ce que je disais et la vérité sortait toute seule et surtout toute crue. En cet instant, j’écrivais avec application sur mon parchemin les ingrédients d’une potion plus compliquée qu’il n’y paraissait. Des bruits de talons hauts se firent entendre. Ce staccato m’irrita rapidement, mais je ne relevai pas la tête pour autant. De toute évidence, la personne se dirigeait vers moi. Je l’attendais avec impatience, les mots cinglant débordant déjà d’entre mes lèvres. Grating me. « Je te dérange ? » Quelle question stupide ! N’avait-elle donc pas assez de neurone pour deviner la réponse ? Cependant, j’essayais tant bien que mal de l’ignorer, n’ayant aucune envie d’hausser le ton pour des broutilles. Que voulez vous, le plus important restait tout de même cette doctrine : tout n’est qu’apparence, essayez de la conserver. Mais elle semblait impatience puisque son pied se mit à taper le sol avec empressement. Pas moyen de se concentrer dans de telles conditions. Je me laissais tomber dans ma chaise, me massant les tempes avec les doigts. J’étais fatigué, et la journée n’avait pas été des plus bonnes : tout d’abord un courrier de mère-grand, puis une ancienne conquête me giflant sans raison et maintenant cette jeune fille. Je soupirais bruyamment avant de me retourner vers elle. « Oui, tu me déranges. » Je lui souris alors, ironique à souhait. « Mais ce n’est pas grave, j’aime être dérangé. » And twisting me around.

It's bugging me. Le plan était simple. Car plan il y avait. Car plan il y a toujours lorsqu’il faut nuire. Ne jamais foncer tête baissée, toujours réfléchir. « Phoenix, je reste persuadé qu’il ne faudrait pas … » Je l’arrêtais tout de suite en posant un doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence. Ne pas douter. Une petite vengeance ne pourrait pas lui faire de mal. Il avait tout de même osé critiquer ouvertement ma famille et celle de mon ami. J’étais resté silencieux, seuls mes yeux étaient devenus plus glacials. Il n’avait pas le droit de faire ça. S’il avait outrepassé les règles, nous le pouvions aussi. « On ne fait rien d’autre que colporter des rumeurs sur lui, rien de grave non ? » Un sourire sadique se dessina sur mon visage. Oui, les rumeurs que nous diffusions étaient tout simplement exquises et de très bon goût. Quoi de mieux qu’un inceste pour ficher votre réputation en l’air ? Oh, il fera moins le fier et cela très bientôt. Peut-être que sa faute était minime par rapport à sa sentence, mais je n’avais jamais eu le goût de la justice, enfin si, avec les dames et les messieurs qui ne m’avaient rien fait, mais là, il avait touché à quelque chose de sacré. On ne touche pas au nom des autres. Surtout le mien. C’était mon orgueil, ma fierté. Grating me. « Non, rien de grave, à bien y réfléchir, tu as tout à fait raison. » Je préférais ça. Un sourire de connivence sur les lèvres, et nous continuions nos méfaits, bien mérités. C’est avec un plaisir immense que nous découvrions l’ampleur de notre victoire le lendemain alors que le jeune homme entrait dans la Grande Salle pour son petit déjeuner. Tout le monde, ou presque, chuchotaient avec son voisin lorsqu’il passa entre les tables pour atteindre celle de sa maison. Il ne comprenait pas, avait l’air anxieux. Nous jubilions. Il ne comprit que plus tard, quand un de ses amis osa lui dire ce qu’on racontait sur lui. Il leva directement la tête vers moi et mon sourire victorieux me trahit. Je levais donc mon verre sans le quitter du regard, comme pour lui porter un toast. On ne touche pas à la fierté des Fergesson sans en payer le prix. And twisting me around.