« quand j'ai eu 6 ans, ma mère m'a offert mon premier journal intime. il était très simple. une couverture en cuir noir, sans cadenas, et des pages parcheminées. elle m'a dit que dès qu'il serait fini, il fallait que je lui dise, afin qu'elle puisse m'en acheter un nouveau. elle m'a aussi dit que poser mes pensées, n'importe lesquelles, sur le papier, ne pas les conserver enfouies en moi me ferait du bien dans les pires moments. elle avait raison, évidemment. je dois en avoir désormais six, et je ne m'arrêterais jamais d'écrire. les pages des plus anciens se détachent, les photos se décollent, mais je prends toujours garde à ne rien perdre. certaines pages ne sont pas remises à leur place respective, c'est pour cela que mes journaux sont de vrais brouillons. j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux, si quelqu'un les trouvait, je ne préfère pas imaginer ce qu'il pourrait en faire. les utiliser contre moi, ou tous simplement... connaître avec exactitude tout mon passé. et il me semble évident que préserver le mystère qui entoure ma personne est essentiel. »