« Le monde est une pièce de théâtre ; il faut apprendre à jouer son rôle. »

Il était une fois dans une riche demeure une petite princesse au cheveu d'or... Il était une fois une étrange famille...

Une petite fille au yeux bleu inquisiteur fixait la grande porte en chêne du salon. Imperturbable, empreinte d'un calme et d'une sérénité détachée, elle jetait de temps à autres des regards angoissés vers la pendule. Son professeur leva les yeux vers elle, haussant un sourcil interrogateur face à son manège étrange. Il tenta de saisir ce qui pouvait se passer dans l'esprit brillant de la petite fille, surprenant le regard réprobateur de son professeur, elle cacha un sourire derrière son livre tout en baissant les yeux sur le parchemin qu'il lui demandait de rédiger. Elle soupira tout en tapotant ses longs doigts fins sur le bureau, testant la patience qu'il pouvait avoir. Cela n'était pas nouveau que ses cours l'ennuyaient prodigieusement, après tout quoi de plus logique qu'en avoir assez lorsqu'on pensait avoir surpassé son professeur. Elle poussa un soupir de satisfaction lorsque la pendule sonna les derniers secondes de son cours. Elle se leva gracieusement, lissant sa robe avant de prendre congé. Bien sûr, la demoiselle pouvait paraître comme bon nombre de jeunes aristocrates ; frivole, insouciante, mais il n'en était rien car elle possédait un caractère mesuré qui allié à sa douceur naturelle semblait attiser l'instinct de protection de chacun, ou dans certains cas la convoitise. Car il est vrai que la délicate candeur qui émanait d'elle s'alliait à merveille avec son minois angélique. Elle repoussa une mèche blonde tout en soupirant puis jeta un regard méfiant aux alentours. Elle eut un sourire en coin tout en retirant ses chaussures et alla s'allonger sous le grand chêne de la propriété. Elle sourit en sentant un rayon de soleil réchauffait sa peau, fixant avec intérêt une coccinelle qui s'était posé sur le bout de son nez. Elle le plissa et la délogea, la laissant s'installer sur son doigt.

Elle sursauta en entendant la voix de sa nounou, suivant des yeux le vol du petit coléoptère. Elle répondit à l'appel, sortant de sa cachette pour rejoindre l'intérieur de la maison. Elle rit en voyant l'air horrifié de celle-ci, en effet ses cheveux étaient en bataille et quelques brins d'herbe récalcitrants s'y étaient logés. Elle se mordit la lèvre, alors que son père avançait vers elle, la fixant d'un air réprobateur. Elle prit son expression la plus innocente, tout en ne lui laissant pas le temps de la réprimander. Elle se serra contre lui, posant un baiser léger sur sa joue. Son agacement fondit aussitôt comme neige au soleil, alors qu'il passait une main câline dans ses longs cheveux blonds. Lunàh, sa douce petite princesse tant aimé. La déception l'avait étreint quand il l'avait vu. Lui qui avait tant espéré un héritier se retrouvait avec une fille. Que pouvait-il faire d'elle ? Une fille n'avait d'intérêt qu'en trouvant un bon parti, s'engageant auprès d'un riche prétendant. Il l'avait cependant pris dans ses bras, caressant ses cheveux clairs sous le regard angoissé de sa femme. Et quand elle avait attrapé son doigt avec détermination, le serrant avec autant de force qu'elle en possédait, il avait souri, attendri par cette petite chose minuscule qui le fixait avec attention. Après tout, Hareys était là, il serait un digne intérêt. Il pouvait lui faire confiance pour le rendre fier et pour veiller sur sa sœur.
Il revint au présent, serrant la silhouette fragile de sa fille entre ses bras, souriant face à son manège. Elle n'avait pas besoin de cela pour l'attendrir. Sa personnalité calme, douce, patiente et fragile suffisait. Elle ressemblait à une poupée de porcelaine qu'on aurait pu briser juste par un geste trop violent. Elle était bien loin de lui ressembler, lui qui était imposant, dégageant quelque chose de sombre et inquiétant. Il s'étonnait toujours de la facilité qu'elle avait à le mener par le bout du nez. Car bien que n'étant pas capricieuse et futile, elle savait ce qu'elle voulait et aimait à bouder quand elle n'obtenait pas facilement ce qu'elle voulait. Ce qui l'étonnait cependant était que malgré son apparente candeur, elle faisait preuve d'une détermination sans faille, d'une intelligence stupéfiante, mais surtout il avait l'impression qu'il n'arriverait jamais à saisir sa façon de voir les choses. Malgré sa franchise souvent percutante et son côté colérique qui frisait parfois l'hystérie, il lui semblait difficile de croire que cette petite chose délicate était sa fille. Cependant, il lui suffisait de le voir évoluer pour comprendre qu'elle était bien sa digne fille. Elle possédait en effet toute l'élégance et le raffinement que se devait de posséder une jeune aristocrate. Elle savait ainsi parfaitement manier une conversation, donnait toujours son avis au moment approprié et savait imposer sa volonté en donnant l'impression aux autres qu'elle était la leur. Pourtant, elle n'en profitait jamais, ne cherchant pas à écraser les autres, les traitant sans aucune condescendance, mais au contraire avec une bienveillance stupéfiante. Elle semblait ainsi toujours tout voir du bon côté, ne tempérant son caractère enfantin et rêveur que par une douce mélancolie qui la poussait à ne pas rechercher la compagnie des autres. Elle se complaisait à merveille dans la solitude, préférant la compagnie d'un bon roman à celles de beau parleurs.

« Le génie est une forme de magie, et le propre de la magie, c'est qu'on ne peut l'expliquer.»


Lunàh ferma les yeux un instant, puis les rouvrit pour poser son regard sur la fenêtre. Elle fixa les rayons de la lune qui filtrait entre les rideaux de la fenêtre, observant le léger balancement de ceux-ci du à la légère brise qui s'infiltrait dans la chambre. Elle cala sa respiration sur le doux balancement, tentant de faire refluer les dernières birbes du cauchemar qui l'avait réveillé en sursaut. Elle remonta son drap alors qu'un courant d'air caressait ses épaules l'a faisant frissonné par sa fraicheur. Elle se tourna cherchant à trouver une position confortable qui lui permettrait de se rendormir, mais elle dut vite se faire une raison. Le sommeil l'avait délaissé. Elle resta allongée, s'amusant à lisser son couvre lit d'un geste inconscient. Elle serra et desserra ses poings, gardant les paupières obstinément closes tout en priant que le sommeil vienne. Voyant que ses prières n'allaient pas être exaucées, elle se redressa, se mordant les lèvres tout en prenant garde à quitter son lit sur la pointe des pieds.
Écoutant le souffle régulier et profond de ses camarades de dortoir, elle se glissa hors de sa maison, se cachant dans un coin sombre pour prendre sa forme animagus. Elle prit une inspiration profonde, visualisant la forme qu'elle prenait. Elle fronça les sourcils en sentant son corps s'adapter, grimaçant face à la situation très peu plaisante. Elle avait l'impression d'être étirée et compressée. Certes, la transformation était bien moins désagréable que par le passé, la première fois elle allait cru qu'elle allait perdre conscience tant la douleur avait été fulgurante. Elle avait cru que tout son corps allait comme se dissoudre. Cela avait commencé par une simple migraine, puis par une sorte d'onde électrique qui l'avait transpercé de part en part, lui donnant l'impression que l'on broyait ses os.
Elle était restée un moment sans bouger, la respiration coupée par l'effort que cela lui avait demandé. Heureusement qu'elle préparait cela depuis un moment et donc qu'elle s'était préparé à passer un mauvais moment, parce qu'elle n'était pas sur d'avoir pu supporter la souffrance si elle ne l'avait pas anticipée. Dès qu'elle avait retrouvé ses esprits, elle avait été un peu perturbée par toutes les sensations étranges qui l'avaient envahi. Une fois de plus, elle se félicita pour ses recherches minutieuses, ainsi elle n'était pas surprise outre mesure par la situation. Dès qu'elle avait retrouvé un peu de lucidité, un frisson d'excitation s'était emparé d'elle. Elle avait voulu voir qu'elle était animal elle était. Elle avait silencieusement traversé les couloirs, sortant dans le parc pour regarder son reflet dans le lac. Elle avait été ravie, car sa forme était pratique, petite et rapide, elle pouvait se faufiler n'importe où. Cependant, elle avait été un peu déçue, elle n'avait guère l'air plus menaçante qu'en humaine. Elle devrait se faire à l'idée que peu importe sa forme, elle était une inoffensive petite chose. Elle était restée un moment dans le parc, appréciant le craquement des feuilles sous ses pattes, s'amusant à courir après un papillon qui zigzaguait entre les les fleurs. Elle s'était roulée dans l'herbe, laissant son instinct animal la guider. Elle avait sursauté en entendant des bruits de pas, sa raison reprenant le dessus. Elle n'avait aucune envie d'avoir des ennuis, elle savait parfaitement qu'être un animagus non-déclaré menait directement à la case prison. Elle était partit en courant, ne voulant pas être prise la main dans le sac.
Après cette soirée riche en émotions, elle avait plusieurs fois retenté l'expérience, d'abord peu de temps, puis elle avait allongé la durée de sa transformation. Aujourd'hui, elle gérait presque parfaitement la phase de transition entre humaine et animagus, mais lorsqu'elle redevenait elle-même, elle avait toujours de sacré courbatures. D'ailleurs, après une expérience malheureuse où elle avait fait son dîner d'un innocent mulot, elle avait fait une pause. Autant dire qu'à chaque fois qu'elle repensait à cette pauvre petite bête, elle se sentait au bord de la nausée. Elle préférait reléguer cet incident fâcheux dans les méandres de sa mémoire.
D'ailleurs, elle s'était donné pour mission de surprendre Hareys. Elle voulait entrer en douce dans ses appartements de professeur et l'y attendre sous sa forme animagus. Il fallait juste croiser les doigts pour qu'il ne lui fasse pas la morale !

« Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle s'interdit. »


Hareys... Elle tourna la tête vers celles qui venaient de prononcer CE nom, il n'y avait rien de plus efficace pour la faire sortir de ses pensées en moins de temps qu'il n'en fallait pour prononcer Quidditch. Elle fixa ses camarades, les regardant minauder alors que son frère allait s'installer à la table des professeurs. L'ignorant, elle préféra foudroyer du regard les deux idiotes occupées à glousser, prenant un air écœuré alors qu'elles essayaient d'attirer son attention. Dieu, que cela l'insupportait ! Elle aurait rêvé d'étrangler ses deux pimbêches qui fixaient Hareys, SON Hareys, avec convoitise. Oh, Lunàh était connue pour être un ange de douceur, mais quand cela touchait de près ou de loin à son frère, elle n'avait alors plus aucune limite. Elle avait par de nombreuses fois piqués des colères monstrueuses, se montrant parfaitement odieuse avec les greluches de son frère. Le doux petit agneau se changeait alors en furie qui n'avait de repos qu'au moment où elle dégoutait touts ces catins de son frère. Faire de leur vie un Enfer devenait sa croisade, rien ne pouvait l'en détourner.

D'ailleurs, elle ne supportait pas qu'on lui dise à quel point elle était chanceuse d'avoir une frère aussi formidable – propos venant de ceux supportant son frère, donc ne le connaissant nullement- car cela la frustrait au plus au point de n'être justement QUE sa sœur. Elle avait beau l'avoir vu sous ses plus sombres côtés, cela l'indifférait totalement. Elle lui vouait un amour entier et aveugle et ne voulait rien d'autre qu'il la voit autrement que comme sa petite sœur à protéger. Elle n'était plus une enfant, pas vraiment sa sœur. Elle en avait assez qu'il ne la voie pas vraiment. Cela l'amuse d'ailleurs qu'on pense qu'il puisse y avoir autre chose qu'un lien fraternel entre eux. Hareys qui a d'habitude un esprit fin à qui rien n'échappe ne voit en effet absolument pas que l'amour que lui retourne sa sœur n'a rien de celui d'une sœur envers son frère. Cela fait d'ailleurs si longtemps qu'elle l'aime, qu'elle serait bien en peine de dire depuis quand exactement. Parfois elle a l'impression que cela a été ainsi depuis toujours. Elle n'avait rien dit, n'avait aucune parole ambiguë, aucun geste équivoque. Elle avait préféré être là, toujours présente peu importe la situation. Lui montrait qu'il pouvait compter sur elle, qu'elle ne le laisserait jamais tomber. Elle s'est faite une place et ne compter pas laisser qui que ce soit ou que ce soit l'en déloger. Si elle n'espère pas vraiment qu'il la voit un jour autrement, elle profite cependant de chaque geste d'affection de sa part. Étant d'un naturel tactile, elle se plait à réclamer des câlins de son frère chéri, profitant de ses moments là à leur juste valeur.
D'ailleurs si elle déteste chaque fille qu'il glisse entre ses draps, il n'en est pas moins vrai qu'elle les regarde défier avec soulagement, se réjouissant de n'en voir aucune rester. Elle s'accommode ainsi de la situation, se disant qu'au final, elle sera la seule toujours présente auprès de lui. Car si ses conquêtes se targuent de s'être glissée dans ses bras pour une nuit, elle, elle se rassure en se disant qu'elle possède son affection. On pouvait bien dire tout ce qu'on voulait, certaines filles avaient beau vouloir pleurer sur son épaule, certains garçons vouloir cracher leurs paroles venimeuses, elle l'aimera toujours avec son immuable constance, le chérissant sans prêter attention à ce qui l'entoure. Elle l'admire et l'admirera toujours, jouant à la perfection son rôle de sœur tout en se perdant dans des rêveries où il comprendrait enfin que son affection et sa tendresse ne sont que bien peu de chose par rapport à ce qu'elle ressent réellement. Rêveries contradictoires avec la réalité où elle craint parfois de croiser son regard de peur qu'il lise en elle ses vrais sentiments. Car, elle peut bien supporter de cacher ce qu'elle ressent tant qu'elle est auprès de lui, elle ne voudrait surtout pas qu'il s'éloigne d'elle ou pire la rejette s'il apprenait la vérité.

Merci grand frère chéri de mon cœur !

Avec plaisir pour le lien très cher cousin. J'espère qu'il sera tordu à souhait XD

bienvenue parmi nous, avec la fantastique natalia qui plus est. je sens que je vais beaucoup aimer ton personnage, un pressentiment. bonne chance pour ta fiche.

Merci Innocence et avec plaisir pour le lien Anthéa, mais si tu fricotes avec Hareys alors je ne vais pas aimer ton personnage XD

Edit ; Voilà, je pense avoir terminé ! ^^