Précieux privilège offert aux élèves de sixième et dernière année, voilà que je me retrouvais un horaire allégé. Finit les cours qui me barbaient et auxquels je n'avais obtenu que des notes limites acceptables, je n'avais plus que le « bonheur » de me consacré aux matières qui attirait – un minimum – de mon intérêt.

Cet emploi du temps « raccourcit » me permettait ainsi en cette matinée de la première semaine de cours, de jouir d'une liberté presque totale dans l'enceinte – bien sur – de Poudlard. La plus part des élèves de sixième année avait profité de cette opportunité pour aller se baigner dans les rayons de soleil qui se faisait encore abondant en ce début du mois de Septembre. La température était d'ailleurs plus qu'agréable et je ne me surpris pas à bien vite me débarrasser de ma cravate vert et argent que je fourrais impatiemment dans ma poche. Comme les masses avaient choisit comme lieux de détente le parc et ses alentours, je décidais bien entendu d'éviter l'extérieur du château... J'étais seul et je me complaisais dans cette solitude, Adonis ne m'accompagnait pas cette fois, il était sans doute occupé ailleurs dans le château. Peut-être avec... Non je ne voulais pas savoir, rien que l'idée me révulsait.

À cette pensée, je sentis presque instantanément mes cheveux se redresser sur ma nuque symptôme du changement de teinte à venir... Et comme chaque fois, la modification de couleur m'attira les regards intrigués de plusieurs élèves. Je grognais pour les inciter à quitter mon visage du regard et m'engouffrait dans la première pièce qui s'offrait à moi. L'immense bibliothèque.

- Font chier à la...
- shhhhhhhh....

Je n'eus guère le temps de terminer ma phrase car je fus presque aussitôt stopper par la bibliothécaire qui de son pas de souris se précipita vers moi pour m'inciter au silence. Je soupirais d'exaspération alors que j'évitais son regard et m'échappais dans l'un des rayons. Les cours venaient à peine de débuter et pourtant je m'ennuyais déjà... Je tapotais une à une les couvertures d'ouvrages qui défilaient alors que j'avançais entre les immenses colonnes.

J'avais étrangement conscience de l'inutilité de mon errance entre les rayons souvent trop remplis dans le bibliothèque de l'école de magie, mais entre deux mots j'avais tout simplement décidé de choisir le moindre... Le nombre d'heure que j'avais passé dans la pièce devait surement pouvoir se compter sur les doigts de deux mains et encore c'était être vraiment optimiste... Je ne pouvais tout simplement pas supporter l'ambiance beaucoup trop pieuses des lieux, comme si chaque ouvrage représentait un œuvre d'art en soit. J'appréciais la lecture bien sur – là n'était pas la question – mais cette considération hypocrite me hérissait tout simplement le poil. Les trois quarts de ces bouquins ne quittaient tout bonnement jamais leurs rayons car soit trop volumineux, trop ancien ou tout simplement trop superflus.

Mon regard passait en revue les titres, tous plus compliqués les uns que les autres, souvent en Latin – langue que bien sur je ne maniais pas... Les formules étaient en latin et c'est là que s'arrêtait ma connaissance de la langue morte, car c'était ainsi qu'elle était souvent considéré et pour moi c'était ainsi qu'elle devait le resté. Si le parler avait évolué pourquoi se préoccupé ou plutôt se compliquer la vie en étudiant son inintéressant passé... Et je déambulais, encore et encore, me perdant dans mes pensées tantôt anarchistes tantôt tout simplement défaitistes quand soudain un voix bien trop familière m'aborda.

-Il faut que je te parle, installes-toi à une table. Ah … sois discret s’il te plaît.

Je reconnus aussitôt le timbre particulier du Serdaigle... Son ton se voulait ferme mais je ne sentais aucune violence dans celui-ci. Un soupire s'échappa de mes lèvres car je savais trop bien comment allait se dérouler la suite des évènements. Ses mains parcourant doucement mes reins me confirmèrent ce que j'avais l'espace d'un instant et de surprise j'avais légèrement sursauter peureux de voir l'un ou l'autre regard braquer sur nous. Mais heureusement personne n'était dans les parages mes ma chevelures virant légèrement au pourpre trahissait encore une fois ma gêne... Quelle malédiction...

Après qu'il eut saisit – visiblement au hasard – l'un des ouvrages présent dans le rayon qui me faisait face, il se dirigea vers l'une des tables en chêne massif libre. La bibliothèque était tout sauf bondée aujourd'hui et je me sentais donc légèrement plus à l'aise pour m'entretenir avec le jeune homme même si à chaque seconde j'avais peur qu'on me surprenne... Où plutôt qu'une personne en particulier me surprenne... Il fouilla quelques secondes dans sa sacoche avant de sortir un parchemin remplit qu'il me tendit, mes yeux se posèrent sur le titre et je reconnus là le devoir que j'avais à rendre pour la fin de la semaine. Cet accord tacite qui s'était installé entre Hadeys et moi semblait se renouveler cette année et ce n'était pas pour me déplaire... du moins en partie...

J'attirais – sans lui lancer le moindre regard – le devoir vers moi que je fourrais presque aussitôt – et assez grossièrement – dans mon sac.

- Merci. Grommelais-je

Je n'aimais pas remercier les gens, je n'aimais pas dépendre des gens... Mais je m'étais moi-même posé dans cette position de faiblesse et devait maintenant l'assumer. Moi qui avait l'habitude de me retrouver dans la position du prédateur, était à présent transformer en agneau. Toujours sans un regard j'entamais de me lever et de quitter la pièce espérant qu'il ne réclamerait pas son dû aujourd'hui, pas maintenant...

Position de faiblesse, peut-être de soumission ou du moins de dépendance, voilà l'endroit dans laquelle je me trouvais piégé et à vrai dire... Je détestais ça... J'avais l'impression de redevenir l'espace d'un instant l'orphelin dont tout le monde avait pitié, celui qui dépendait toujours d'autrui et qui était après tout un vrai boulet. Jamais plus je ne voulais me retrouver dans pareille situation et pourtant voilà que je m'étais engagé dans un contrat de dépendance. Je regrettais déjà le pacte que nous avions conclut Hadeys et moi, je n'avais qu'une seule envie, courir, fuir le plus loin possible et oublier cette promesse d'un soir. Mais chaque fois que j'envisageais cette solution, la vérité me frappait en plein visage. Je ne pouvais pas tout simplement parce que j'avais besoin de son aide.

En ce moment je me haïssais plus que tout, j'haissais ma paresse, je rejetais ma distraction durant les cours qui m'emmenait maintenant à n'être plus qu'un jouet entre les griffes du Serdaigle. Il n'y avait aucune échapatoire... Pourtant... Pourtant je n'avais pu m'empêcher de garder l'espoir ne fus que quelques secondes, j'avais cru naïvement pouvoir enfuir avant qu'il ne réclame son du. J'avais déjà passé une nuit entre les bras du blond – elle avait été mémorable je ne pouvais le nier – mais je n'en voulais pas, je n'en voulais plus tout simplement parce que mon cœur appartenait à un autre... un autre qui n'en avait rien à foutre. Déjà je faiblissait à l'envie de fuir quand il me saisit le bras pour me retenir. Je sus immédiatement qu'il n'y avait alors plus de lueur d'espoir. Il m'attira plus prêt de lui avant de me murmurer.

- Je ne sais pas où tu crois vouloir aller mais… j’en ai pas terminé avec toi. Ce ne sont pas tes maigres remerciement qui sont la base de notre accord… ou aurais-tu la mémoire courte ? Dans ce cas, il me semble important de te rafraichir la mémoire.

Je frémit lorsque finalement mon regard fut forcer de croiser le siens. Nous étions en publique, j'étais de dos et n'avait aucune idée de quels regards pouvaient être tourner vers nous. Et comme pour augmenter ce malaise qui me gagnait il approcha dangereusement ses lèvres des miennes. Je sentis dès lors mes battements cardiaques s'accélèrer et mes racines capillaire se hérisser. Je pouvais sentir son souffle contre ma peau. Ma respiration quant à elle se fit totalement absente, comme si l'espace d'un instant j'avais complètement oublier comment inspirer. N'importe quel regard pouvait être tourner vers nous en cet unique instant. Je devais déjà constamment subir les regards intrigués des autres étudiants à cause de ma situation de métamorphomage, je ne voulais pas non plus devenir la cible des ragots qui parcouraient sans cesses le château.

Enfin il lâcha son emprise sur moi après quoi? Une seconde? Une minute? Qui pourtant me parut durer une éternité... Je repris presque aussitôt mon souffle, mon cœur semblât s'emballer une nouvelle fois avant de finalement se calmer. Je jetais un regard furtif dans mon dos mais je n'avais bien sur aucune idée de quels yeux avaient pu nous surprendre. J'avais comprit maintenant qu'il m'étais tout simplement impossible de fuir l'emprise qu'Hadeys avait maintenant sur moi. Il avait découvert mes faiblesses, comme s'il avait lu en moi... J'inspirais une nouvelle fois, tentant de retrouver mon calme, je me concentrais mes cheveux reprenant leurs couleurs de jais habituelle.

-Ne joue plus avec moi.

Je choisis de ne pas répondre, il n'avait même pas lever les yeux sur moi pour me répondre. Et moi j'étais toujours là figé devant cette table à laquelle il m'avait invité quelques instants plus tôt. Je pouvais clairement sentir l'adrénaline pulser dans mes veines.

-Tu veux bien reprendre ta place maintenant ? Ou je vais devoir te forcer encore cette fois-ci ? Je te préviens, je ne me tiendrai plus qu’aux regards, cette fois je te déroberai réellement ce que je souhaite.

Une nouvelle fois le son de sa voix – loin d'être agressive – réussit à me faire perdre le peu de contenance que j'avais gagné quelques secondes plus tôt. Mais qu'étais-je entrain de devenir sous son influence... J'avais comme l'impression d'être anesthésié, de ne pas oser me rebeller. J'étais enchaîné. Comme il me le demande, je m'assit une nouvelle fois face à lui, nos regards se croisèrent et je décidais cette fois de le soutenir mais il fut le premier à le détourner. Je soupirais.

- Faisons ça vite. lançais-je de ma voix rauque de n'avoir rien prononcer depuis plusieurs minutes.

Je n'avais qu'une seule envie, en finir le plus vite possible, m'enfouir et oublier ce qui c'était passé. Je ne pouvais me permettre de désirer le jeune homme car mon cœur m'avait déjà été dérobé.