Je pense que tu es maintenant assez grande pour savoir maintenant mon coeur. Me souffla ma mère, Lizea Howell en posant sa main sur mon épaule. Nous étions dans le salon de notre petit appartement en plein centre-ville de Dublin, ma ville de naissance, celle où j'ai passé toute mon enfance depuis le berceau jusqu'à mes quinze ans, quand j'entrai à Poudlard. Lors de cette scène, j'avais dix ans. J'étais encore jeune. Je vivais seule avec ma mère, qui était orpheline, donc je n'avais aucune famille. Elle travaillait dans un hôpital en tant infirmière, ce qui faisait que je ne la voyais pas très souvent. Elle recevait par ailleurs un modeste salaire à la fin de chaque mois qui permettait de subvenir plus ou moins bien à nos besoins. Ce n'est pas comme si j'avais quatre frères et soeurs. Je suis fille unique. Pas besoin de se casser la tête pour moi. Je sais faire la cuisine, le ménage etc, tant bien que je n'étais pas un si grand fardeau que ça pour ma mère. J'allais au collège du coin, où j'avais des notes correctes, sans être extraordinaires non plus. Mes nombreux amis compensaient mon manque de famille. Nombreux, non pas vraiment en fait. J'avais deux amis très proches, James et Kellan, qui étaient comme mes frères, mes grands frères, protecteurs, et qui me redonnaient le sourire lorsque ça n'allait pas. Je n'ai jamais réussi à m'intégrer correctement avec des filles malgré mes efforts, trop nunuches à mon goût, qui ne parlaient que de garçons et de shopping, donc c'est plutôt avec des garçons que je trainais. Mais je les aimais bien et ça ne leur faisait pas peur de rester avec moi car réciproquement ils appréciaient ma compagnie et je n'ai jamais vraiment su pourquoi. C'est d'ailleurs les premiers à être venus me voir lorsque je suis entrée au primaire. J'aimais je ne pus les remercier assez.

Bref. Ma mère me fis monter sur ses genoux. Je voyais de là sa gêne, elle hésitait à me conter que je j'étais censée être assez grande pour savoir. Dix ans n'est pas énorme pourtant. Dix ans de ma vie et il s'était passé tellement de choses extraordinaires qui me différenciait des autres et qui faisaient peur à ma mère. Dès mes sept ans, des choses étranges commencèrent à avoir lieu. Sous un simple accès de colère, je pouvais sans le moindre problème faire éclater en mille morceaux les vitres de la maison, transformer la queue du chat en une queue de poisson (le vétérinaire a été bien embêté) ou encore bouleverser les lois de la gravité dans la maison. Je pouvais aussi mettre feu aux cheveux des personnes qui m'ennuyaient et plus encore. Leur faire cacher des insectes. Mais je pouvais aussi faire de jolies choses comme faire apparaître des papillons argentés ou changer la couleur des fleurs. Ma mère, j'en étais sure, était effrayée. Au début elle croyait que la maison était hantée. Mais elle se rendit peu à peu compte que ces choses étranges arrivaient dans n'importe quel lieu où je me trouvais. Mais elle ne le montrait pas, et ne me criait pas dessus. Plusieurs fois, elle m'emmena voir un psychiatre. Sans résultat. Ce n'est qu'à mes treize ans que je sus qui j'étais vraiment...

Vas-y maman, tu peux tout me dire, je ne ferais rien, la rassurai-je en lui souriant. Déterminée mais surtout curieuse de savoir ce qui se passait, je la fixai dans les yeux, plantant mes yeux noisette flamboyants dans les siens azur délavé. Son regard était rêveur tandis que le mien gardait les pieds sur terre... On a toujours été très différente. Je devais surement tenir cela de mon père. Ce père que je ne connus que plus tard. C'est que c'est une histoire très gênante Carie... En fait j'aurais mieux aimé ne pas avoir à te la raconter. Mais je ne veux pas que tu reproduises la même erreur que moi. J'acquiesçais en hochant la tête lentement pendant que ma mère parlait, sans vraiment comprendre là où elle voulait en venir. Quelle erreur ? Ma mère m'avait toujours semblé parfaite. Blonde aux yeux bleutés, sage, intelligente douce et aimée de tous, elle était un peu mon contraire. Pour moi, elle était incapable de faire quoi que ce soit de faux, de méchant avec de mauvaises intentions. Elle était comme un ange tombé du ciel. Tandis que moi... J'étais des plus brunes aux yeux de la même couleur, j'étais maladroite, je multipliais les bourdes, prête à tout faire pour ce que je désirais et ce peu importe les moyens et ma seule et unique qualité était ma capacité à ne jamais abandonner. Je me trouvais vraiment stupide par rapport à elle. On dit que notre mère et notre plus grand modèle. J'approuve.

Ma mère prit une grande inspiration, se détendit puis se lança, d'un air qui se voulait calme : Je sais que tu aimes bien James. Je rougis. Depuis peu, James m'avait demandé de sortir avec lui et j'avais accepté de bon coeur. Tu es encore jeune, très jeune, mais je veux prendre mes précautions. A ton âge, on ne pense pas encore à ça. Mais promets moi de ne pas sauter le pas avant que tu te maries, du moins pas avant ta majorité. Promets-le, s'il te plait. Me supplia-t-elle. Je fronçai les sourcils, tout en continuant de contempler le visage perturbé de ma mère. Je savais parfaitement de quoi elle parlait. La sexualité est bien plus abordée de nos jours qu'avant. Les jeunes sont de plus en plus au courant, et font l'amour de plus en plus jeune. Je connaissais une fille de sixième qui se vantait de l'avoir fait à plusieurs reprises, avec plusieurs partenaires différents. Mais n'empêche, je ne m'attendais pas du tout à ce que ma mère m'en parle avant mes seize ans. Je te le promets maman. Je resterais vierge jusqu'à ma majorité. Elle étouffa une exclamation, surement espérait-elle que j'acquiesce sans comprendre ses sous-entendus. J'étais beaucoup plus mature qu'elle ne le pensait apparemment. Elle fixa un point imaginaire entre une chaise et un tableau puis me conta tout ce que je devais savoir d'une traite, sans prendre de pause. J'écoutais, attentive.

Je vais te dire pourquoi je tiens tellement à ça. Je t'ai toujours dit que ton père et moi avons divorcé lorsque tu était encore bébé, qu'il m'avait laissé ta garde et que c'était pour cela que tu ne l'avais jamais vu, qu'il ne tenait pas à toi et que c'était un vilain bandit. elle rit. Maintenant voilà je trouve cette histoire stupide par rapport aux vrais faits. J'ai vingt-quatre ans, tu en as dix. Seules quatorze années nous séparent. J'étais serveuse au bar du coin à l'époque où j'ai rencontré ton père, j'avais besoin d'argent car je vivais seule sous la garde de ma mère adoptive, morte à l'heure qu'il est. Elle n'avait que cinquante ans... Bref. J'ai fait la plus grosse bêtise de toute ma vie elle tentait de parler d'un air gai et léger, comme si cette bêtise n'était pas si grave finalement. Un touriste, que je trouvais très séduisant (il devait être marocain, libanais ou espagnol), fit son entrée au bar, une nuit. Il me commanda un si grand nombre de bière que je me perdis à force de les conter. Saoul, il me fit appeler, mais lorsque je lui demandai ce qu'il désirait, tout ce qu'il me répondit fut... "toi". Excitée à l'idée de m'envoyer en l'air pour la première fois, je lui montrai une chambre d'hôtel et... Tu connais la suite. Je ne connaissais même pas son nom ! Lui connaissait le mien pourtant. Non protégés nous fumes, et enceinte je tombai... Je me rendis compte de ma bêtise bien trop tard, j'avais passé une super nuit, et pas une fois l'idée de faire un test de grossesse me traversa l'esprit. J'étais jeune et folle. Je racontai mon aventure à toutes mes amies. Mais lorsque j'eus mes premiers malaises, il fallut bien que j'aie voir un médecin... Je sus qu'il était trop tard, que je ne pouvais plus avorter, que j'étais enceinte de toi. S'en suivit une période de six longs mois horribles, où j'appréhendais le jour de ta venue au monde. Tu ne peux pas savoir ce que j'ai vécu, j'ai tellement honte. Mais le jour de ta naissance fut le plus beau jour de ma vie. Plus jamais je ne revu ton père.

Depuis le passage où j'appris qu'elle avait couché avec un parfait inconnu, j'avais gardé ma bouche grande ouverte. J'avais besoin de réfléchir à tout cela. Pendant toute une semaine, je ne prononçai plus un mot. Mais je réussit, à la fin de cette dernière, à pardonner à ma mère. Tout le monde fait des erreurs, personne n'est parfait, et j'avais eu tord de croire que ma mère l'était. En tous cas, le discours de ma mère avait fait son effet. Pendant longtemps je n'eus plus envie de revoir James. Lorsque je revins à la raison, j'étais tellement sur mes gardes qu'il cassa avec moi, en ayant assez qu'a chaque fois qu'il m'embrassait, je le repoussais. J'en pleurai pendant un moment. Je tenais à lui énormément à l'époque.

Bonjour Carina,

Tu es ma fille et je suis ton père. Mon nom est Diego Sanchez et je vis à Madrid. Tu dois te demander comme je connais ton nom, ton adresse, c'est compliqué en fait. Treize ans maintenant que ta mère et moi t'avons conçue... Ça peut te paraître étrange, mais j'ai besoin de te voir, il faut que je te parle. Je ne pense pas que ta mère t'aie déjà raconté notre histoire, plutôt honteuse et peu valorisante. Depuis tes sept ou huit ans, il a surement du t'arriver des choses plus étranges les unes que les autres, je suppose que tu n'es pas cracmolle. Je suis là pour tout t'expliquer. Je ne veux pas voir Lizea. J'ai honte d'avoir abusé d'elle et je ne veux pas la regarder en face. C'est toi et uniquement toi que je veux voir, il le faut. J'ai tant de choses à te dire.

N'aie pas peur de moi. Je ne suis pas méchant. Je t'en prie, c'est quelque chose que je dois faire, te parler, t'expliquer le pourquoi du comment, car personne ne le fera, tu n'es pas née-moldue. Je voudrais aussi m'excuser, tu transmettra mes excuses à Lizea.

Je t'attends le treize novembre 2OO5 à dix-sept heures chez toi. Sois là. Si tu n'es pas là je t'attendrais jusqu'à que tu pointes le bout de ton nez.

Je t'embrasse,

Diego.




Tremblante, je relis la lettre, encore en encore, en laissant des epaisses marques de mes doigts là où je la tennai. Une hibou été rentrée dans la pièce avec cette missive dans les pattes. Ma mère avait tout de suite foutu le camp, avec son allergie aux oiseaux. A mon avis elle pensait que j'avais encore fait apparaitre ce volatile. Actuellement, il était perché sr le rebord de la fenêtre, j'avais sorti un biscuit qu'il picorait. Je ne savais que faire. D'ici une semaine, mon père me rendrait visite pour m'expliquer la cause de tous ces problèmes. Je ne l'avais jamais vu et j'allais le rencontrer. Je n'avais jamais vraiment souffert du manque de père. James et Kellan m'avaient déjà demandé où était mon père. Je ne pus répondre à cette question. Mais la seule compagnie de ma mère me suffisait. J'étais heureuse. Et avant aujourd'hui, je n'avais eu aucune envie de rencontrer mon père, ce Diego machin-chose qui avait tellement fait souffrir ma mère. Depuis que j'avais appris la vérité, j'avais eu beaucoup de mal à croire que ma mère était tout aussi coupable que mon père. C'est tout naturellement que je décidai d'accepter de voir mon père. J'étais vraiment très curieuse de savoir ce qui se tramait, et actuellement, il ne faisait plus aucun doute que j'avais des sortes de pouvoirs surnaturels. Je ne pus par contre pas lui répondre, car la lettre n'avait pas d'adresse. Le hibou devait savoir ce qu'il devait faire... Une chose qui sur le coup m'avait persuadé que mon père lui aussi avait quelque chose à voir avec mes pouvoirs et qu'il pourrait bel et bien m'aider. Il avait peut-être "ensorcelé" le hibou ? En tous cas, je décidai de ne pas me démonter, et de faire preuve de courage. Cet acte pouvait paraître stupide, mais je n'avais jamais eu froid aux yeux, et nombreuses sont les fois où l'on m'avait dit que j'étais têtue et écervelée. Je connaissais un tas de gens qui auraient fui la demeure afin de ne pas rencontrer leur géniteur, ou déménagé. Mais non. Adviendrait ce qu'il adviendrait de cette rencontre, et si quoi que ce soit de mal devrait se passer, je saurais me défendre. Je peux dire que j'avais bien fait d'insister auprès de ma maire pour prendre des cours d'arts martiaux en compagnie de mes deux meilleurs amis.

Lorsque le jour-j arriva, j'étais plus de prête à enfin voir mon père, après treize années. Ma mère n'était pas là, elle était au travail, et elle n'était même pas au courant que mon père devait venir. Je ne savais pas que ce que j'allais entendre allait changer à jamais le cours de mon existence. D'abord les excuses, les rougissements et les balbutiements interminables de mon père. Puis la vérité.

Tu es une sorcière Carina- excuse-moi, tu préfères Cara ? - , car je suis moi aussi un sorcier, c'est comme ça dans notre famille depuis des générations. Comme je travaille dans un lieu spécial, le Ministère de la magie, j'ai pu savoir où tu habitais. Je ne savais même pas que j'avais une fille ! Heureusement que l'idée m'est venue de savoir qu'est-ce qu'est devenue Lizea Howell (j'avais retenu le nom, je ne suis pas si mauvais que tu le penses !) après... Enfin, tu es au courant d'après ce que je sais. Au registre des sorciers du Ministère de la magie, il y avait une fille au nom de Carina Howell. Intrigué, car le nom Howell ne m'était pas inconnu, je décidai de remonter dans ton arbre généalogique. Pas de père. Une mère. Lizea Howell. La vérité m'a frappé tel un éclair. J'ai décidé d'attendre jusqu'à tes treize ans pour t'expliquer qui tu étais vraiment. Une sorcière. Tu es Carina - pardon - Cara Sanchez.

Tu rentreras dans une école de magie dans deux ans où tu découvriras et feras des expériences merveilleuses. Tu devras quitter le monde Moldus, celui des gens sans pouvoir magique pour rejoindre celui des sorciers. Ce sera magique. Quand à ta mère, elle vivra seule pendant que tu y sera. Tu sais, c'est fabuleux la magie, il y a des jeux, des activités et des sports inimaginables pour un moldu. Moi-même j'étais un grand joueur de quidditch, un sport sur des balais volants ne sois pas surprise, à Gryffondor, une des quatre maisons de Poudlard. Cette histoire des maisons, tu le saura sur place, là n'est pas le sujet. J'aimerais vraiment que tu suives mon parcours et que tu deviennes une grande auror... Et puis il y a aussi le chemin de traverse et pré-au-lard...




Moi j'écoutais avec attention tout ce qui se passait. J'adorais déjà le monde de la magie. J'avais vraiment hâte d'être déjà à Poudlard, ce serait merveilleux. Tout en écoutant mon père parler, j'avais une nette confiance en lui, toute ma méfiance s'était envolée et je buvais le moindre de ses mots, persuadée que cela était la stricte vérité. J'étais naïve et je le suis toujours autant. Après un moment, la question fatidique se posa : comment j'allais dire au revoir à ma mère, mais surtout à James et à Kellan ? Je m'étais entre-temps réconciliée avec James. Et notre amour était plus fort que jamais. Et j'étais bien déterminée à le prouver, qu'il soit sorcier ou non lui aussi. Le temps n'allait pas nous déchirer, il m'attendra et moi aussi. Et lorsque j'aurais eu vingt-deux ans et que je serais sortie de Poudlard, il m'aurait épousé et on aurait vécu heureux rien que tous les deux. Ah, si cela avait été aussi simple que cela. A la fin de son histoire, mon père nous quitta et je ne le revis plus jamais.

Ce jour-là, je sus de qui je tenais mon côté insolent.

Alors comme ça tu es sang-de-bourbe Cara ? Me demanda la jeune fille blonde de serpentard, du nom de Lydwine Kallagan.
Sang-de-quoi ? m'intriguai-je, prudemment toutefois.
Sang-de-bourbe, me sourit-elle cruellement, tu n'as aucune parent sorcier, tu es née-moldue.

Je ne répondis pas. Je savais que je n'étais pas une née-moldue, donc une "sang-de-bourbe", mais que j'étais de "sang-mêlé", pour reprendre les termes exacts de mon père il y a voilà deux ans. Mais voilà le problème. Mon père m'avait interdit de parler de lui à qui que ce soit. Actuellement il était marié, deux jolis garçons bien beau, bien ronds, bien espagnols, et personne ne pouvait se douter qu'il avait une fille. Et donc je n'étais une simple fille de moldue aux yeux de tous car je n'avais aucune preuve d'avoir des parents sorciers, que ce soit par mon nom ou par autre chose.

J'en étais donc à me faire rabaisser et insulter pour quelque chose de faux. Lydwine était tout ce que je rêvais et que j'avais toujours rêvé. Comme ma mère. Elle était belle, aimée et populaire, intelligente, riche et fille d'une famille de sorciers pur-souche. On ne la voyait jamais sans sa cour. Moi, je n'avais qu'une seule amie, Naima. J'étais en première année et les temps étaient compliqués dans le monde de la sorcellerie, mais ce n'était pas mes problèmes actuels. je voulais à tous-prix rentrer dans la bande de Lydwine que j'idolâtrais. Elle avait beau être à Serpentard, elle avait mon âge et elle semblait me porter de l'intérêt. En ce qui concerne ma famille et mes amis moldus... Ma mère était fort triste à mon départ, j'avais été bien obligée de lui raconter la visite de mon père, chose que j'aurais bien entendu préférer éviter. Mais elle me laissa partir (comme si elle avait eu le choix !). Je ne la revis que pendant les vacances. Pour James et Kellan, se fut plus douloureux. James me semblait si loin à présent et je l'oubliais de plus en plus, malgré moi. Plusieurs garçons m'avaient, depuis les quelques six mois passés ici, invité à sortir, et par principe (parfois contre mon coeur) j'avais refusé net. J'avais encore sept années devant moi avant de retrouver mon amour. Comment allais-je supporter entre-temps cette séparation ?J'avis été répartie Gryffondor pour mon soit disant courage et ma volonté de fer. Comme Diego. J'aimais cette maison accueillante aux couleurs chaleureuses qui me donnaient l'impression d'être chez moi, d'avoir une seconde maison. Je démontrais déjà un talent pour le quidditch, dont j'étais tombée amoureuse. Comme Diego. Lui ressemblai-je tant que cela ? Est-ce que quelqu'un ferait un jour le rapport ?

Si tu veux faire partie de ma bande, il faudra faire ses preuves. fit Lydwine d'un air posé. On n'accepte que les filles qui ont déjà vaincu leur plus grande peur. Tu connais ton épouvantard ?
Mon quoi ? m'exclamai-je

La fille soupira, accompagnée des autres fille de sa bande de lèche-botte qui pouffaient grossièrement, en se lançant des regards entendus. Je n'étais là que depuis cinq mois après tout... J'épargne les dialogues inutiles. LE soir-même, j'étais dans le bureau du professeur de défense contre les forces du mal, face à une armoire. Selon Lydwine, dedans il y avait un épouvantard, une créature monstrueuse dont on ne savait pas vraiment quelle était sa véritable apparence et qui montrait sa plus grande peur à la personne dont il croisait le regard. Moi je savais très bien quelle était ma plus grande peur. Et j'étais terrifiée à l'idée de l'affronter en face. Une énorme araignée, j'en étais sure. Mais ma surprise fut d'autant plus grande lorsque ce ne fut non pas une énorme araignée de la taille d'une main qui m'apparut mais une araignée géante, dont la tête frôlait le plafond de la salle. J'étais couverte de sueur et je me retenais de ne pas hurler. J'étais tétanisée. Incapable de bouger, Lydwine est allée à mon secours en lançant un sort de patronus. Une araignée tout aussi grosse. Cela me faisait une belle jambe. Mais l'araignée qui me faisait tant peur avait laissé place à une sorte de zombie... Auquel Lydwine faisait des mains et des pieds pour ne pas le regarder en face. Je l'admirais pour son courage, ce coup-ci. Mais elle me promis que jamais ne rejoindriais son groupe, froussarde que j'étais. Et ùoi, en échange, même si j'en avait touché mot à personne, je me jurais de maitriser un sortilège capable à la fois de vaincre mon épouvantard, mais aussi ma peur. Une araignée n'allait pas me vaincre. Certainement pas. Si rien n'arrivait à vaincre cette minable frayeur, je l'écraserais avec ma semelle de chaussure.

Trois mois plus tard, une majestueux sombral était devenu mon patronus. Mais j'avais toujours autant peur des araignées. Mais peu importe. Cela prendrait le temps qu'il faudrait.